Les mouvements palestiniens se préparaient mardi à finaliser l'accord de réconciliation nationale, dont la signature est prévue mercredi au Caire, mettant ainsi fin aux divisions et renforçant l'unité, considérée comme une étape primordiale qui ouvre la voix à la création de l'Etat palestinien avec El Qods pour capitale. Cet accord conclu le 27 avril dernier, intervient après plusieurs mois de négociations entre les factions palestiniennes, dont les principaux mouvements le Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et le Hamas qui contrôle la bande de Ghaza. Les représentants de 13 factions, ainsi que des personnalités indépendantes ont signé l'accord après leur arrivée au Caire, selon des sources officielles égyptiennes. Les factions palestiniennes doivent se réunir par la suite pour faire part de leurs observations sur le document egyptien paraphé par le Fatah et le Hamas avant sa signature finale mercredi. Le président de la délégation du Fatah Azzam Al-Ahmad a affirmé que la formation du nouveau gouvernement palestinien et la nomination du Premier ministre seront les principales priorités pour les jours à venir, ajoutant que le président Abbas doit arriver incessamment dans la capitale égyptienne, où il doit rencontrer le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal. Le chef du gouvernement limogé du Hamas à Ghaza M. Ismaïl Haniyeh a affirmé que la signature de cet accord par les mouvements Fatah et Hamas, "sera une nouvelle phase pour les Palestiniens dans laquelle la division qui est favorable à Israël prendra fin". Il a toutefois souligné que "la réconciliation palestinienne a encore un long chemin à parcourir (..) Il y a des défis, des obstacles et un long chemin". Selon M. Haniyeh le différence entre l'accord de La Mecque et celui du Caire réside dans le fait que le dernier accord a solutionné toutes les questions liées notamment à l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), aux élections et à la sécurité et ce pour éviter d'autres échecs. De son côté, Saëb Arekat, membre du comité exécutif de l'OLP et du Comité central du Fatah a souligné que la réconciliation doit être au dessus de tout autre intérêt. "La division a été un couperet qui s'abat sur les Palestiniens, permettant à Israël de se justifier en fuyant ses responsabilités dans le processus de paix", a ajouté M. Arekat, qui a dénoncé les entraves israéliennes aux efforts de réconciliation interpalestinienne. Ces efforts ont été salués par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon qui a appelé à oeuvrer pour que la réconciliation entre Palestiniens renforce la paix et la sécurité régionales. Selon un protocole d'accord paraphé au Caire par Azzam al-Ahmad, pour le Fatah, et Moussa Abou Marzouk, responsable du bureau politique du Hamas, les deux camps se sont mis d'accord pour former un gouvernement de transition composé de personnalités indépendantes, en vue d'élections présidentielle et législatives simultanées d'ici un an. A ce propos, le premier ministre palestinien, Salam Fayyad a souligné la nécessité de permettre le transfert de pouvoir et de la gestion au prochain gouvernement qui doit être formé, afin qu'il puisse exercer ses fonctions de façon "responsable et compétente". La formation du nouveau gouvernement est "une étape et une nécessité" pour entamer la mise en oeuvre des accords sur la conclusion de la réconciliation nationale, a-t-il souligné, en précisant que ce futur cabinet sera un sujet d'entente entre Palestiniens. Le nouvel exécutif palestinien aura ainsi la lourde de tâche de consolider l'unité intérieure et renforcer les institutions palestiniennes balayant ainsi toute excuse permettant à Israël de ralentir les efforts pour une solution de paix globale sur la base de deux Etatsvivant côte à côte. Les derniers développements politiques sur la scène palestinienne ont été abordés par le président Abbas lors de sa tournée internationale qui l'a conduit en Jordanie et au Qatar, et qui le mènera aussi en Allemagne où il rencontrera la chancelière Angela Merkel pour solliciter le soutien de Berlin à l'accord interpalestinien. La conclusion de la réconciliation palestinienne a été qualifiée d'étape essentielle pour obtenir une reconnaissance internationale d'un Etat palestinien sur les frontières de juin 1967 avec El Qods comme capitale. Pour encourager cette initiative, plus de 1520 signatures, dont celles d'intellectuels français et d'étrangers, ont été collectées en France et à travers le monde "en trois jours" suite à un appel lancé pour la création d'un Etat Palestinien. Dans cet appel "L'Etat palestinien, c'est maintenant!", rendu public, ses auteurs soulignent que le Proche-Orient est à la croisée des chemins et que la poursuite de la colonisation israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l'impasse. Dans le cadre de l'aide internationale à la Palestine, la Banque Islamique de Développement (BID) a fait don de 120 millions de dollars à l'Autorité palestinienne. Un don sera réservé au financement de trois principaux projets qui démarreront, immédiatement. Il s'agit de la restauration et de la réparation d'écoles et d'établissements scolaires dans la ville d'El Qods occupée, d'un programme de développement rural dans les zones menacées par les implantations et un programme d'amélioration des conditions de vie des familles nécessiteuses.