SKIKDA - Un exercice de simulation de lutte contre une pollution marine provoquée par une fuite de carburant a été exécuté mardi au large des côtes de Skikda par le comité Tel-Bahr pour consolider la coordination entre les structures civiles et militaires concernées. Cet exercice de simulation vise également le "renforcement de l'expérience déjà acquise en matière de surveillance et d'interventions en mer", selon le commandant Mohamed Kaddour, chef de la cellule de communication des Forces navales. Initié et réalisé par le comité Tel-Bahr de la wilaya de Skikda, en collaboration avec le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement et le commandement de la façade maritime Est des Gardes-côtes, cet exercice de démonstration a été supervisé par le colonel Ahcen Idrissou, commandant de la façade maritime Est. Effectué périodiquement, cet exercice de simulation est également destiné à "évaluer l'état de préparation des intervenants, ainsi qu'à éprouver les capacités liées au respect des délais d'intervention et les techniques de lutte, a ajouté le commandant Kaddour. Selon cet officier, cette simulation ambitionne également de "dynamiser la direction des opérations de lutte contre la pollution marine et d'identifier, en vue d'y apporter les correctifs nécessaires, les éventuelles lacunes qui viendraient à apparaître". Considérant que la méditerranée est le "bassin le plus exposé aux risques de pollution par les hydrocarbures provenant des soutes des navires", le commandant Kaddour a rappelé que l'Algérie, qui dispose de 1.200 km de côtes et de nombreux ports pétroliers, "est sous la menace permanente de pollution marine". L'exercice de simulation devait s'effectuer, selon le scénario convenu, par un temps brumeux et une visibilité réduite. Un navire marchand effectue plusieurs manúuvres de changement de cap, lors de sa sortie du port de Skikda, pour tenter d'éviter des embarcations se trouvant sur sa route, lorsqu'il heurte violemment un pétrolier en chargement au niveau du point de mouillage en mer. Le choc provoque une déformation et une fissure de la coque sur le côté nord du pétrolier, entraînant le déversement d'une quantité importante de pétrole brut, ainsi que la chute par dessus bord de membres de l'équipage. Aussitôt après le déclenchement, par le pétrolier, du plan d'urgence antipollution, le sous-centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage de Skikda procède, sur instruction du centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage de Jijel (CROSS), au sauvetage par hélitreuillage des naufragés et dépêche, sur les lieux, une équipe d'investigation pour apprécier la situation. Le rapport de cette équipe conduit le commandement du groupement territorial des gardes-côtes à demander au wali le déclenchement du plan local de lutte contre la pollution. L'étape de lutte contre la pollution peut, dès lors, être entamée avec, d'abord, la circonscription de l'avancée de plaques d'hydrocarbures au moyen de barrages flottants, avant la récupération du pétrole. Dans le cas où la catastrophe prend des proportions importantes, avec la propagation de la plaque de carburant jusqu'à la terre ferme, la direction de la protection civile est appelée à intervenir et à désigner un officier pour diriger les opérations sur les lieux menacés, tout en restant en contact, avec l'antenne CROSS, a-t-on expliqué. Le plan d'urgence anti-pollution marine Tel-Bahr a mis en œuvre tous les moyens humains et matériels nécessaires, dont des hélicoptères et des avions de reconnaissance qui ont été utilisés "pour la première fois", a indiqué le commandant Kadour. Selon les explications fournies en marge de cet exercice, 300 accidents ont été enregistré ces 20 dernières années au large des côtes algériennes. Plus de 50 % ont concerné des fuites d'hydrocarbures. Plusieurs invités ont assisté à cette démonstration, parmi lesquels Mme Marie Sophie Dufau-Richet, chargée de mission au secrétariat d'Etat français à la mer et M. Frédéric Hebert, directeur du Centre régional méditerranéen pour l'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle (REMPEC)