ALGER - La commémoration du 63e anniversaire de la "Nakba" palestinienne, a été émaillée dimanche par une vague d'agressions israéliennes faisant des dizaines de morts et de blessés parmi les Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie ainsi que dans le sud du Liban et sur le plateau du Golan syrien occupé. Israël qui a renforcé son dispositif militaire dans les territoires occupés a tiré sur des dizaines de Palestiniens dans la bande de Ghaza dans une tentative de les empêcher de commémorer le 63e anniversaire de la Nakba (catastrophe) qui marque la création de l'Etat d'Israël en 1948 et l'exode de quelque 760.000 Palestiniens. Des sources médicales de Ghaza ont fait état d'au moins 15 citoyens blessés par balles israéliennes lors d'une grande marche organisée près du point de passage de Beït Hanoun au nord-est de cette ville sous blocus depuis juin 2006. Dans l'est de cette même ville, un jeune Palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens, ont indiqué des sources médicales palestiniennes sans être en mesure de préciser dans l'immédiat si sa mort était liée aux manifestations de la "Nakba". En Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a aussi réprimé les manifestations commémorant la Nakba blessant cinq Palestiniens alors que dans plusieurs autres villes palestiniennes dont El-Qods occupée, Israël a tenté d'empêcher par tous les moyens des rassemblements similaires. Par ailleurs, des témoins cité par des médias, ont fait état de violents affrontements entre soldats israéliens et manifestants palestiniens près d'une barrière de séparation. Les agressions israéliennes ont également touché le sud du Liban où cinq personnes ont été tuées et 120 blessées dimanche par des tirs de soldats israéliens au moment où des réfugiés palestiniens commémoraient le 63e anniversaire de la Nakba, selon une source médicale libanaise. La création de l'Etat d'Israël en mai 1948 a contraint plus de 760.000 Palestiniens - aujourd'hui quelque 4,8 millions avec leurs descendants- de se réfugier dans des pays voisins notamment au Liban où ils sont estimés entre 300 et 400.000 personnes, a-t-on indiqué. En réaction aux attaques israéliennes, le Premier ministre libanais en exercice Saad Hariri a qualifié "les tirs israéliens (...) d'agression flagrante et inacceptable". Pour sa part, la Force des Nations unies stationnée dans le sud du Liban (Finul) a appelé à la retenue "pour éviter qu'il n'y ait davantage de victimes", selon le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta Cuevas dans un communiqué. Des violences ont également marqué la commémoration du 63e anniversaire de la "Nakba" sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël en 1967 et annexé en 1981. Ainsi, deux manifestants venus de Syrie ont été tués et quatre grièvement blessés par l'armée israélienne après avoir pénétré sur le plateau du Golan, ont rapporté des médecins. Cette agression ainsi que les violences survenues en Palestine et dans le sud du Liban ont été vivement dénoncées par le gouvernement syrien. "Nous dénonçons fermement les actes criminels d'Israël contre notre peuple dans le plateau du Golan, en Palestine et dans le sud du Liban qui ont fait plusieurs morts et blessés", a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères appelant Israël à "assumer la totale responsabilité de ses actes". Depuis la date tragique du 15 mai 1948, les Palestiniens organisent des manifestations à travers tous les territoires occupés, pour exprimer leur attachement à leurs droits au retour et à la création d'un Etat indépendant et pour dénoncer aussi la poursuite de la colonisation, à l'origine du blocage du processus de paix. La Nakba palestinienne est également commémorée dans plusieurs pays arabes, - terres d'accueil des réfugiés palestiniens- comme le Liban, la Syrie et la Jordanie où d'ailleurs quelque 200 étudiants se sont rassemblés près de l'ambassade d'Israël à Amman scandant des slogans en faveur de la libération de la Palestine et insistant sur le droit au retour des Palestiniens à leurs propres terres.