ALGER - Des milliers de Palestiniens et d'habitants du Golan syrien occupé ont commémoré dimanche le 44e anniversaire de la "Naksa", sous la répression sanglante israélienne de plusieurs manifestations. La répression israélienne n'a pas cessé quarante-quatre ans après la triste date de la "Naksa" de 1967, lorsque l'occupant israélien s'était livré à des épurations ethniques sur les terres palestiniennes et arabes, en occupant la ville sainte d'El-Qods, la bande de Ghaza, la Cisjordanie et le plateau syrien du Golan. Les Palestiniens et les Syriens du Golan ont commémoré dimanche le 44e anniversaire de la Naksa en organisant de grandes manifestations à El-Qods, à Ghaza et en Cisjordanie, ainsi qu'au plateau du Golan, où 14 manifestants syriens et palestiniens sont tombés en martyrs, dont une femme et un enfant, et 225 autres ont été blessées par des tirs israéliens aux abords du plateau du Golan, a rapporté la télévision syrienne. "Les manifestants, des centaines, étaient syriens et palestiniens", a précisé l'agence de presse Sana. Selon les médias, des milliers de réfugiés palestiniens établis en Syrie, se sont dirigés vers le site de Ain Touta jouxtant le village syrien de Madjdal El-Chams occupé pour manifester leur colère contre les incessantes exactions et violations d'Israël. Près de la barrière de séparation de "Qandalia" érigée par Israël entre Ramallah (Cisjordanie) et El-Qods, des manifestations pacifiques ont dégénéré en affrontements avec les forces d'occupation israéliennes qui tiraient à balles réelles sur les manifestants et usaient de gaz lacrymogènes pour les réprimer. Par ailleurs, la tension aux frontières syro-israéliennes a monté d'un cran lorsque des jeunes syriens tentaient de passer vers le Golan ont été pourchassés par l'armée d'occupation. Au barrage de Qandalia, au nord de la ville d'El-Qods, une trentaine de Palestiniens ont été blessés alors qu'ils manifestaient pacifiquement à l'occasion des festivités de commémoration de la Naksa. Depuis vendredi, des forces israéliennes ont été déployées dans les territoires palestiniens occupés et aux frontières avec la Syrie et le Liban. Israël a également déclaré le village syrien de Djandal El-Chams comme "zone militaire fermée" depuis jeudi, tandis que dans la ville d'Al-Qods, une vive tension régnait après un déploiement massif des forces israéliennes dans et autour de ce lieux saint de l'Islam, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. Avant le début des manifestations commémorant la Naksa, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu avait menacé vendredi que son armée entrerait dans les terres syriennes et libanaises en cas de tout mouvement aux "frontières". Des centaines de personnes, citoyens de villages occupés, se sont rassemblées dimanche devant la barrière en fils électriques érigée par les forces occupantes pour empêcher les réfugiés palestiniens et syriens de retourner dans leurs terres, selon les médias. "L'armée israélienne a tiré par balles sur eux", a indiqué un témoin, cité par les médias. Pour rappel, quatre autres personnes avaient été tuées par des tirs israéliens alors qu'elles étaient entrain de franchir la barrière électrique pour rallier Madjdal El-Chams, lors des manifestations de commémoration du 63 anniversaire de la "Nakba", le 15 mai dernier. Dimanche, des centaines de Palestiniens ont manifesté du nord de Ghaza jusqu'au point de passage de Beït Hanoun, à l'appel des différentes forces nationales et islamiques palestiniennes. Cette année, les Palestiniens ont commémoré la Naksa en faisant face à l'escalade militaire israélienne, dans un contexte d'importantes avancées politiques marquées par l'accord de réconciliation nationale portant formation d'un gouvernement d'union chargé de préparer des élections prévues en septembre. Après l'échec du processus de paix israélo-palestinien toujours bloqué à cause de la colonisation juive, les Palestiniens sont déterminés cette fois-ci à un recours à l'Assemblée générale des Nations unies pour demander officiellement et devant le monde entier une large reconnaissance de leur Etat indépendant aux frontières de 1967 et avec El-Qods pour capitale.