Israël a réprimé par le feu et dans le sang les marches commémoratives des Palestiniens. 12 Palestiniens tués et près de 300 autres manifestants blessés à la frontière libanaise, sur le plateau du Golan, dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie et à El Qods-Est occupées. Lors de la commémoration de la Nakba (catastrophe) dimanche, de gigantesques manifestations organisées en Palestine ainsi que dans les pays arabes frontaliers des territoires palestiniens occupés, ont été férocement réprimées. Dans une tentative de les empêcher de commémorer le 63e anniversaire de la Nakba, marquant la création de l'Etat sioniste en 1948 et l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, expulsés par Israël de leurs terres, l'Etat hébreu qui a renforcé son dispositif répressif dans les territoires occupés, a tiré sur des dizaines de manifestants. Vingt-cinq personnes, dont onze policiers, ont ainsi été blessées lors d'une intervention pour empêcher des manifestants de se rendre à la frontière israélo-jordanienne pour commémorer la Nakba. De son côté, et dans le but de protéger sa population, la police jordanienne a, selon les médias, empêché dimanche 500 manifestants de se rendre à la frontière avec Israël pour marquer l'évènement, ce qui a conduit à des affrontements entre les manifestants et les forces antiémeute jordaniennes. Quatre personnes ont aussi été tuées dimanche, dans le plateau du Golan syrien occupé, par les tirs de soldats israéliens, et 209 autres blessés par des tirs à balles réelles et de gaz lacrymogènes des forces d'occupation israéliennes. Dix manifestants ont été tués côté libanais. Dans ce contexte, les forces d'occupation israéliennes ont annoncé, après les sanglantes répressions des manifestations, la prolongation de 24 heures du bouclage de la Cisjordanie occupée jusqu'à hier minuit (21h00 GMT). Alors que ce bouclage devait prendre fin dimanche à minuit. En vertu d'un décret du président Mahmoud Abbas, l'Autorité palestinienne a annoncé un deuil national de trois jours en hommage aux Palestiniens et aux membres de la communauté arabe tombés en martyrs au moment de la commémoration dimanche de la Nakba. Préoccupé par la situation prévalant dans la région et dans les territoires palestiniens occupés, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon s'est dit profondément préoccupé du fait qu'un nombre significatif de personnes aient été tuées ou blessées, en appelant «au calme dans toute la région et au maximum de responsabilité». La France a, quant à elle, condamné hier l'usage de la force par Israël et les agressions sanglantes de l'Etat hébreu survenues dimanche à la frontière israélo-libanaise, dans le Golan syrien et à Ghaza et se dit «profondément préoccupée par ces incidents», a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d'un point de presse. Aussi, Paris «appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter les provocations». Elle souligne l'obligation de respecter les résolutions des Nations unies, ainsi que la Ligne bleue, définie par l'ONU entre Israël et le Liban après le retrait israélien du Liban en mai 2000, et les zones de séparation entre Israël et la Syrie. A ce sujet, les forces des Nations unies (Finul) déployées le long de la frontière entre le Liban et Israël font aussi l'objet de critiques, les journaux leur reprochant d'avoir échoué à empêcher les violences de dimanche. Effectivement, comment les forces de l'ONU présentes sur le terrain (...) peuvent-elles autoriser l'ennemi sioniste à tirer sur des citoyens désarmés? Le silence total de l'ONU, des ministres européens des Affaires étrangères et bien sûr de Washington, ainsi que des groupes de défense des droits de l'homme, en dit long sur l'objectivité de leurs interventions sélectives.