ALGER - L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu, lundi à Alger, le président du groupe parlementaire des Indépendants à l'APN, Imad Djafri, le groupe parlementaire du tiers présidentiel au Conseil de la nation, et l'Association des oulémas musulmans algériens. M. Imad Djafri, a appelé lundi à Alger à accompagner les réformes politiques engagées en Algérie par d'autres réformes économiques et sociales. Les réformes politiques devront être suivies de de réformes économiques et sociales Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, M. Djafri a estimé que " les réformes politiques engagées resteront insuffisantes tant qu'elles ne sont pas accompagnées de réformes économiques et sociales où les jeunes doivent être totalement impliqués". Enchaînant sur la révision de la Constitution, il a estimé que le système parlementaire est le "plus indiqué" pour l'Algérie dans la mesure où il permet, a-t-il expliqué une "meilleure représentativité" du peuple au sein des instances élues. L'hôte de l'Instance de consultations sur les réformes politiques a également appelé à "limiter" la responsabilité de l'Exécutif devant le Parlement, suggérant dans ce contexte des attributions "plus élargies" du Parlement en matière de contrôle et de surveillance. Evoquant la révision de la loi électorale, il a relevé que l'actuelle texte en vigueur, notamment dans ses articles 82 et 109, "élimine" les candidats indépendants et ce qui est appelé les "petits partis" en leur imposant des conditions d'éligibilité non exigées aux autres partis. Le président du Groupe parlementaire des indépendants à l'APN a, en outre, plaidé pour la réactivation du Conseil supérieur de l'information, l'élaboration d'un statut de journaliste et la mise en place d'un conseil de déontologie. Pour ce qui est du code de la wilaya, le groupe parlementaire s'est dit pour la "décentralisation de la prise de décision" en accordant en revanche "davantage de prérogative" à l'Exécutif. Tiers-présidentiel : pour des législatives "démocratiques et transparentes" Le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel au Conseil de la nation, Mohamed Boukhalfa, a appelé lundi à Alger, à l'organisation d'élections (législatives 2012) "démocratiques transparentes", à même de permettre l'émergence d'une "majorité légitime". Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, M. Boukhalfa a suggéré que les prochaines élections soient "démocratiques et transparentes" de manière à permettre, a-t-il précisé, l'émergence sur la scène politique nationale d'une "majorité légitime" ainsi qu'une "minorité respectable et utile" pour le pays. M.Boukhalfa a également souligné que le groupe parlementaire qu'il préside milite pour un "Etat social et démocratique" qui prenne en charge, a-t-il ajouté, les préoccupations et aspirations du peuple à même d'assurer un "avenir meilleur" pour le pays. L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu, lundi après-midi à Alger, les premier et deuxième vice-présidents de l'Association des oulémas musulmans algériens, respectivement M. Mohamed Lakhal Chorafa et le Dr Ammar Talbi. Les réformes : "nouvelle étape historique pour l'ancrage de la démocratie" Les consultations et le dialogue sur les réformes politiques constituent une "nouvelle étape historique pour l'ancrage de la démocratie" en Algérie, a estimé lundi l'Association des oulémas musulmans algériens. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, le deuxième vice-président de l'Association des oulémas musulmans algériens, le Dr Ammar Talbi, a indiqué que l'association a abordé un certain nombre de points relatifs notamment à "la consolidation des libertés, la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice". Il a également mis l'accent sur la chariaa qui doit être, a-t-il dit, "consacrée dans la Constitution comme source principale dans la législation", suggérant par ailleurs une "révision du système éducatif". Dr Talbi a appelé en outre à accorder "davantage d'importance" à la langue arabe qui doit être utilisée au sein de "toutes les institutions" du pays, a-t-il préconisé. De son côté, le premier vice-président de l'Association des oulémas musulmans algériens, Mohamed Lakhal Chorafa, a mis en valeur "les vertus de la science et du travail pour construire l'avenir du pays, tout en demeurant attaché aux préceptes de l'islam". L'Instance de consultations sur les réformes politiques est représentée par son président, M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi. Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin prochain, un rapport final détaillé, reflétant "fidèlement" les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la nation du 15 avril dernier des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya, etc.) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement en "profondeur" de la Constitution.