ALGER - Les réformes politiques annoncées par le président de la République, interviennent pour "approfondir" le processus de la concorde et de la réconciliation nationale et pour "soutenir" les efforts de développement entrepris dans le pays depuis 1990, a estimé jeudi à Alger le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, M. Belkhadem a également indiqué que le FLN a renouvelé, à cette occasion, "l'engagement de ses militants et cadres pour réunir les conditions de réussite de ces réformes". S'agissant de la révision de la constitution, il a indiqué qu'il s'était accordé avec les membres de l'instance pour remettre à plus tard les propositions du FLN, afin, a-t-il précisé, de permettre à la base du parti de s'exprimer sur la question et au comité central d'arrêter définitivement ces propositions. A propos des autres propositions du FLN, M. Belkhadem qui lisait un communiqué sanctionnant sa rencontre avec les membres de l'Instance, a mis l'accent sur "l'approfondissement des droits et des libertés fondamentales (...)", à travers, a-t-il suggéré, "la mise en place du système de commissaire de la République qui sera appelé à imposer le respect des droits de l'homme et des libertés de la part des institutions de l'Etat, des collectivités locales et toute instance appelée à gérer un service public". Tout en préconisant l'adoption d'un système semi-présidentiel, il a proposé la désignation du Premier ministre à partir de la majorité parlementaire. M. Belkhadem a notamment mis l'accent sur la nécessité de définir les attributions du président de la République et du Premier ministre, en dotant, a-t-il préconisé, le président d'autres prérogatives en plus de celles que lui confère la constitution actuelle, à savoir la possibilité d'arbitrer entre le gouvernement et le parlement, ainsi que le changement du gouvernement. Il a estimé, dans le même cadre, que "le président doit détenir seul toutes les prérogatives de la politique étrangère, de la défense nationale et de la protection de la constitution ainsi que des constantes nationales". Le SG du FLN a appelé, dans le cadre de la révision du code électoral, à la création d'une structure nationale pour prendre en charge les élections, une structure, a-t-il dit, indépendante et qui diffère entièrement de la commission nationale des élections, qui doit jouir d'une autonomie financière et administrative. En ce qui concerne la révision de la loi sur les partis politiques, il a insisté sur "la nécessité d'élargir les règles garantissant la liberté d'expression politique à travers les partis, dans le cadre d'une compétition pacifique et le recours à la justice pour trancher dans les conflits entre les partis politiques". "Nous considérons, a-t-il souligné que l'autonomie financière et la non-allégeance ainsi que l'insoumission aux lobbies et groupes de pression, sont l'une des bases importantes qui doivent guider la gestion démocratique des partis politiques". Pour ce qui est de la représentativité des femmes au sein des assemblées élues, il a insisté sur la nécessité de traduire dans la réalité le principe constitutionnel relatif à cette question, à travers une loi organique qui délimite la présence des femmes au sein de toutes les assemblées élues, de 20 à 30 %. M. Belkhadem s'est également exprimé sur la question du mouvement associatif, affirmant, à ce sujet, que "le FLN soutient les associations comme un élément essentiel dans la démocratie participative". Il a estimé, à ce propos, qu"'il faut encourager les associations spécialisées, y compris celles ayant un rôle à jouer sur le plan international". Soulignant, en outre, la conviction de son parti de la nécessité de faire de la presse nationale, le moteur de l'action de développement et de modernisation de la société, il a appelé à l'ouverture d'un débat profond avec les professionnels de ce métier et la société civile. Ainsi, il a mis en relief la nécessité de mettre sur pied un Conseil supérieur de la communication pour réguler ce secteur, et la création de mécanismes destinés à réguler le champ médiatique audiovisuel et confectionner les cahiers de charge. Tout en insistant sur la nécessité de dépénaliser les délits de presse, il a appelé à l'élaboration d'un statut particulier des journalistes "garantissant les droits et les devoirs des professionnels de la presse", l'établissement d'une carte nationale professionnelle et la consécration du droit du journaliste à un accès complet à l'information. Sur ce dernier volet, il a préconisé la création du poste de porte parole au sein de l'ensemble des instances et des institutions officielles pour, a-t-il dit, fournir des informations aux journalistes. Le SG du FLN a évoqué, par ailleurs, l'urgence de permettre aux journalistes de la nouvelle génération de créer des entreprises de presse par le biais de crédits bancaires. Il a mis l'accent sur le droit des professionnels de la presse salariés à une partie des bénéfices des entreprises de presse et des leurs rentrées publicitaires.