ALGER - Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes de la France, Alain Juppé, a estimé jeudi à Alger que les relations algéro-françaises passaient par une phase "particulière" d'embellie et que . Des relations mutuellement avantageuses Dans une conférence de presse animée en compagnie de son homologue algérien Mourad Medelci, le ministre qui s'était "longuement" entretenu avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a considéré que "les choses s'amélioraient entre les deux pays, grâce aux relations très étroites qui existent entre les deux chefs d'Etat et au travail accompli jusqu'ici". Il a cité, dans ce cadre, la visite effectuée les 30 et 31 mai à Alger par Jean-Pierre Raffarin, vice-président du sénat et ancien Premier ministre français, ainsi que l'organisation du 1er Forum de partenariat Algérie-France qu'il a qualifiée de "grande réussite". Pour lui, il existe un partenariat économique "à consolider" entre les deux pays qui désirent, a-t-il dit, "renforcer" aussi leur coopération politique. Il a refusé d'assimiler le réchauffement actuel des relations entre les deux pays à "un forcing français en Algérie" puisqu'il s'agit, a-t-il expliqué, de "relations mutuellement avantageuses". Renforcement des intérêts mutuels Il a évoqué, à ce titre, l'accord sur le nucléaire civil passé entre la France et l'Algérie et la mise sur pied d'un groupe de travail pour sa concrétisation, ainsi que le transfert de technologie et le rôle des PME. Toutes ces initiatives visent, a-t-il estimé, le "renforcement d'intérêts mutuels". Le chef de la diplomatie française a estimé, dans ce cadre, que "la présence des entreprises françaises en Algérie était mutuellement bénéfique", arguant du fait que ces entreprises allaient investir dans un pays d'avenir qui a réalisé ces dernières années une croissance économique "tout à fait positive et même brillante", à son avis. Tout en soulignant que les deux pays étaient en train d'avancer sur plusieurs dossiers, M. Juppé a réfuté l'idée selon laquelle il existerait des dossiers "qui fâchent", à l'exemple de celui relatif aux anciens essais nucléaires français dans le Sahara algérien. "Il n' y a pas de dossiers qui fâchent", a-t-il dit à ce propos, indiquant, au sujet des essais nucléaires, qu'il existait un groupe de travail appelé à dresser un constat sur la contamination nucléaire dans le Sud de l'Algérie et "qui fait son chemin" sur cette question. Mettre sur la table la question litigieuse des archives Les deux parties "n'ont pas toujours les mêmes positions" sur les questions posées mais ce qui est privilégié entre les responsables des deux pays c'est "le dialogue" et "non pas la mauvaise humeur", a tenu à souligner l'hôte de l'Algérie. A ce sujet, il a cité le problème des archives de la période coloniale pour la solution duquel il existe, a dit M. Juppé, un groupe de travail bilatéral qui "va mettre sur la table cette question litigieuse". La colonisation a un caractère injuste S'agissant des questions liées à la mémoire commune entre les deux Etats, en particulier les problèmes ayant une relation avec la colonisation, M. Juppé a rappelé l'appréciation du président Nicolas Sarkozy sur la colonisation, en disant qu"'elle avait un caractère injuste", et a fait savoir que l'attitude de repentance n'était pas "en débat" en France. "Nous ne sommes pas sur ce chemin", a-t-il soutenu à ce propos, ajoutant que "la situation est claire de part et d'autre". "Nous sommes des hommes tournés vers l'avenir", a-t-il enchaîné. Faire barrière aux extrémistes des deux bords M. Juppé a encore indiqué, en marge de cette conférence de presse, que lors de son entretien avec le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, à propos du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, en 2012, les deux parties "ont exprimé leur volonté commune de faire en sorte que les extrémistes des deux côtés ne ravivent pas inutilement les vieilles blessures". M. Juppé était arrivé mercredi soir à Alger pour une visite de travail de deux jours, à l'invitation de son homologue algérien, Mourad Medelci.