BATNA - Un accord de jumelage citoyen entre la ville d'Arris (Batna) et le camp Gdeim Izik , situé à 30 km de la capitale sahraouie occupée El ayoun, a été signé dimanche à Arris. L'accord s'est tenu en marge de la commémoration du soulèvement populaire sahraoui, du 41ème anniversaire de la bataille de Zamla du 17 juin et de la journée mondiale des réfugiés qui a donné lieu, dans cette ville, à une manifestation populaire de solidarité avec le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et pour le respect et la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Cette manifestation a été rehaussée par la présence d'invités étrangers tels Pierre Galand, ancien sénateur Belge, président de la commission européenne de la solidarité avec le peuple Sahraoui, Mme Daguerre Violette, présidente de la commission arabe des Droits Humains, d'un représentant d'Afrique du Sud, du coordinateur des élus français solidaires avec la RASD et des ambassadeurs accrédités à Alger, membres du Forum solidaire avec la RASD. La signature de l'accord de jumelage s'est déroulée en présence d'une forte délégation de sahraouie composée de responsables politiques et de 120 résistants des territoires occupés et du camp de Gdym Izik. Le ministre des territoires occupés et de la communauté sahraouie établie à l'étranger, Khelil Sid M'hamed, a indiqué à l'occasion de cette rencontre, que le jumelage avec la commune d'Arris, ville natale du chahid Mostafa Ben Boulaïd, constitue ''un évènement historique pour les sahraouis et aura des retombées importantes sur la cause sahraouie dans les prochains mois et années''. Le président de la Commission européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, Pierre Galand, a appelé les Etats membres de l'Union européenne "à refuser de signer les Accords de pêche avec le Maroc, car constituant une violation des droits sahraouis". Il a également appelé l'ONU, à partir d'Arris, haut lieu de la Révolution algérienne, et en ce jour qui coïncide avec la journée mondiale des réfugiés, à s'opposer aux violations des droits de l'Homme perpétrées par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, qualifiant de "scandale" ce qui s'y passe sous le regard du monde. M. Galand a estimé que ce jumelage comme la série d'autres jumelages effectués entre des régions sahraouies et des villes d'Europe et d'autres régions du monde constituent une forme de solidarité et de coopération avec le peuple sahraoui dans sa lutte pour l'autodétermination et la liberté. Dans ce sens, il a souligné que le peuple algérien a une longue expérience de ce type de combat, avant de plaider pour un travail sérieux qui permettra de fêter dans un proche avenir l'indépendance du Sahara Occidental. De son côté, Mme Daguerre a invité l'opinion arabe à "soutenir la juste cause sahraouie et celles des autres peuples luttant pour leur liberté, dont la voix doit être portée à travers le monde par des médias libres et intègres mobilisant tous les moyens au service de ces causes justes". Intervenant au nom du corps diplomatique soutenant la cause sahraouie et présent à la cérémonie (Venezuela, Nigeria, Angola, Mozambique, Ghana, Cuba et l'Afrique du Sud), l'ambassadeur cubain en Algérie, a affirmé que tous les amis du peuple sahraoui réitèrent en ce lieu (Arris), leur soutien à l'émancipation du peuple Sahraoui. Cette rencontre de solidarité a été précédée par la rebaptisation de la place du centre ville d'Arris du nom de Gdym Izik, et la pose d'une gerbe de fleurs sur la stèle portant les noms des martyrs de la commune d'Arris tombés au champs d'honneur durant la guerre de libération nationale. La délégation s'est ensuite rendue au musée d'histoire de la ville et à la maison du chahid Mostefa Ben Boulaïd où un passage souterrain a été découvert récemment. La cérémonie a attiré une foule de citoyens et s'est déroulée au milieu de danses folkloriques. Elle a donné lieu à la remise d'une médaille de jumelage entre la révolution de novembre et la révolution de 20 mai 1973 à un représentant du camp de Gdym Izik, ainsi qu'une médaille d'honneur au premier résistant sahraoui, Brahim Bassiri, qui avait mené la révolte de Zamla, le 17 juin en 1970, et qui figure à ce jour sur la liste des disparus. Une lettre baptisée "Manifeste d'Arris" a été adressée à cette occasion au secrétaire général de l'ONU par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et le respect et la protection des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.