MALABO - Le comité de médiation de l'Union africaine (UA) sur la crise de la Libye se réunira à Malabo (Guinée-équatoriale) pour arrêter le mode opératoire de la feuille de route de l'UA sur le règlement de cette crise, a indiqué mercredi à Malabo le commissaire de l'UA à la paix et la sécurité, l'Algérien Ramtane Lamamra. M. Lamamra, qui s'exprimait à la presse, à la veille du 17e Sommet de l'UA, a précisé, à ce sujet, que la réunion du comité ad hoc de haut niveau à Malabo avait été décidée lors de sa dernière réunion tenue à Pretoria. Il s'agit d'une réunion, a-t-il expliqué, dont l'objectif est de définir concrètement ce qui est entendu par trêve humanitaire, le déploiement d'observateurs avec la participation de l'UA et l'engagement du dialogue en Libye. Pour Ramtane Lamamra, ce qui se passe en Libye "relève de la guerre civile" et que dans pareils cas, l'UA "avait de tous temps recouru aux mesures qui s'imposent". C'est ce qui justifie, selon lui, l'appel de l'UA au cessez-le-feu, à la prise en charge humanitaire, à engager un processus de réconciliation initier une transition inclusive et des mesures pour des réformes politiques, afin, a-t-il dit, de prendre en charge les causes ayant conduit à la situation prévalant aujourd'hui en Libye. Pour la trêve humanitaire, M. Lamamra a réitéré la position de l'UA qui inclue des observateurs internationaux et africains, dans le but, a-t-il expliqué, de parvenir à des négociations pour "une démarche inclusive qui n'exclut aucune partie en Libye". "Ce n'est que lorsque les Libyens aboutiront à un consensus et entameront des réformes que nous serons sûrs des transformations démocratiques à venir dans ce pays", a-t-il estimé. Rappelant que l'UA n'a pas été associée à la décision des frappes aériennes contre la Libye, M. Lamamra a souligné qu'il existait aujourd'hui "de plus en plus de reconnaissance face à la sagesse de la démarche de l'UA". Le commissaire de l'UA à la paix et la sécurité a indiqué, en outre, qu'il existait des contacts "permanents" avec l'OTAN et avec les membres du Conseil de sécurité, en particulier le P3 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne). "Toutes ces parties donnent de l'importance aux décisions prises par les chefs d'Etat membres du comité ad hoc à Pretoria et elles attendent la confirmation de cette position au niveau du sommet lui-même", a-t-il expliqué au sujet des attentes au niveau international des mesures qui seront prises au niveau du sommet de l'UA à Malabo pour le règlement de la crise libyenne. M. Lamamra a considéré en outre qu'aujourd'hui "l'UA a tout à fait raison de focaliser sur la crise libyenne qu'au tout début", soit le 10 mars passé, avant une semaine de l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité 1973 et 9 jours avant le commencement des frappes aériennes de l'OTAN contre la Libye. Il est temps d'arrêter l'option militaire et pour que l'OTAN arrête aussi ses frappes aériennes afin de donner à la solution politique toutes ses chances d'aboutir en Libye", a conclu le président de la Commission de l'UA pour la paix et la sécurité.