De Malabo, l'une des deux capitales de la Guinée-Equatoriale, le commissaire de l'Union africaine (UA) à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra, a réclamé une nouvelle fois un «cessez-le-feu immédiat» et «l'arrêt des bombardements de l'Otan» en Libye pour permettre le lancement d'un processus de négociations auxquelles le colonel Kadhafi a accepté de ne pas participer. Il a déclaré qu'«il est temps d'arrêter l'option militaire aussi bien du côté libyen que du côté de l'Otan pour donner toute sa chance à la solution politique». M. Lamamra a commencé par rappeler que l'UA a énoncé sa feuille de route le 10 mars dernier «une semaine avant la résolution 1973 et neuf jours avant le commencement des bombardements. A présent, nous avons franchi le cap des 100 jours de bombardements» avant de souligner que le comité des médiateurs qui s'est réuni à Pretoria, a réussi à obtenir la non participation de Khadafi aux négociations sur la Libye. Pour pouvoir commencer la mise en œuvre de la feuille de route de l'UA, il faut un cessez-le feu auquel ne cesse d'appeler cette organisation. M. Lamamra considère que «pour l'obtention du cessez le feu, il est clair que ce sont ceux qui se combattent qui doivent discuter et arriver à un consensus, mais ce que nous proposons au niveau du comité ad-hoc, qui s'est réuni à Pretoria, c'est d'abord une trêve humanitaire. Il s'agit d'ordonner la fin des opérations militaires afin que les populations civiles puissent être prises en charge sur le plan humanitaire : médecine, médicaments, alimentations… Et à la faveur de cette trêve humanitaire qui sera contrôlée par des observateurs internationaux, notamment africains, il s'agit de lancer une dynamique de négociations. Que les négociations soient directes ou indirectes, il s'agit de parvenir à une transition inclusive, c'est à dire que toutes les parties libyennes, sans exception, doivent participer. Il ne s'agit pas de donner le monopole de la représentation du peuple libyen à une partie en particulier, tant il est vrai que c'est seulement lorsqu'il y aura consensus national authentique au niveau de la Libye, à la fois pour la gestion de la période transitoire et pour l'adoption des réformes, que nous serons sûrs que ce qui sortira de cette transition sera véritablement une transformation démocratique du pays». Tenant à être clair, M. Lamamra affirme que l'application de la feuille de route de l'UA ne peut se faire avant que toutes les parties ne répondent à «l'appel au dialogue, au cessez le feu, à la prise en charge des questions humanitaires pressantes, à la réconciliation nationale, à la transition inclusive et aux réformes politiques nécessaires». Il annoncera cependant que le comité ad-hoc a décidé de tenir une deuxième réunion dans la soirée d'aujourd'hui «l'objectif étant de mettre en place un mode opératoire pour l'opérationnalisation de la feuille de route. On va définir ce que nous entendons par trêve humanitaire, le cessez le feu, comment le réaliser le déploiement des observateurs, les forces de maintien de la paix ou non...etc. Il s'agit donc d'un document plus articulé et qui est basé sur les consultations, entre autres, avec le groupe de Caire, l'ONU, la Ligue arabe, la Conférence islamique, l'Inion européenne et l'Union africaine. Les 5 organisations ont élaboré un document qui comporte un certain nombre d'idées sur la trêve humanitaire et sur le cessez le feu et sur le processus politique». Pour M. Lamamra, il y a aujourd'hui «une intention beaucoup plus prononcée en faveur d'une solution politique et nous espérons que l'action de l'Afrique aboutira à lancer cette dynamique». Revenant à l'Afrique et au rôle qu'elle doit jouer dans la résolution des crises qui touchent le continent, le commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité a reconnu que la crise libyenne pousse l'Afrique à déployer plus d'efforts à l'avenir pour régler ses propres difficultés. M. Lamamra dira que «l'Afrique n'a pas été consultée sur l'opération militaire. L'UA n'a jamais été partie prenante à l'option militaire». Enfin M. lamamra affirme que l'UA est en contact avec l'Otan et le conseil de sécurité. K. M. Sahara occidental : l'UA poursuivra ses efforts pour la résolution du différend Dans son dernier rapport présenté à la 19e session du Conseil exécutif clôturée hier, le président de la commission de l'Union africaine, Jean Ping, a affirmé que l'organisation africaine poursuivra ses efforts pour une résolution définitive du différend sur le Sahara occidental, conformément au plan d'action adopté à Tripoli par la session extraordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement qui stipule la nécessité d'un référendum d'autodétermination pour donner à la population du territoire la possibilité de choisir librement entre l'option de l'indépendance et celle de l'intégration au Maroc.