CONSTANTINE - Des artisans participant à la 3e édition du salon national du trousseau de la jeune mariée, organisé par la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Constantine, ont insisté sur la nécessité de pérenniser et de préserver le patrimoine artisanal à travers l'intensification de la formation et de l'apprentissage. ''Nos jeunes doivent s'intéresser davantage aux métiers traditionnels pour qu'ils ne disparaissent pas totalement par le biais de la formation destinée aux jeunes et aux maîtres artisans afin de promouvoir et développer leur savoir faire en la matière'', a soutenu Hassen Kacem, le directeur de la CAM. Il a mis l'accent sur la nécessite d'approvisionner les artisans, toutes activités confondues, en matière première pour assurer la continuité du travail artisanal, tout en assurant la sauvegarde du trousseau traditionnel de la jeune mariée, hérité de mères en filles. M. Kacem a rappelé, dans ce contexte l'intérêt qu'accordent les pouvoirs publics à ce secteur qui contribue au développement économique, avant de souligner les mesures prises pour encourager les métiers d'artisanat dans le cadre du plan d'action visant d'assurer un développement durable de cette activité. Les stands réservés au tapis traditionnels, dressés pour agrémenter ce salon ouvert dimanche au palais de la culture Malek Hadda, jusqu'au 7 du mois en cours, ont suscité depuis le premier jour de cette manifestation un vif intérêt auprès des visiteurs, a-t-on constaté. Apanage exclusif d'une main-d'œuvre féminine et l'une de ressources économiques vitales pour des milliers de familles, la tapisserie artisanale a connu une régression notable d'approvisionnement en matières premières et du redéploiement des apprentis vers d'autres activités, particulièrement dans l'industrie et l'administration, a précisé de son coté, Aicha Said, artisane en tapisserie traditionnelle, dans la commune de Babar (Khenchela). ''Cette activité très ancienne est rarement exercée actuellement dans cette région'', a fait savoir cette artisane, soulignant que la confection de tapis traditionnel à l'instar d'''El H'sira'', très prisé en milieu rural nécessite un travail laborieux et un savoir faire. La manifestation culturelle qui regroupe 60 maîtres artisans et 15 associations activant dans divers métiers de l'artisanat, relevant de 25 wilaya du pays met également en exergue d'autres métiers dont la préparation des gâteaux traditionnels, la broderie traditionnelle, en plus de l'exposition de vêtements traditionnels de différents coins du pays ainsi que des bijoux en argent de diverses formes et de couleurs. Ce sont des bijoux d'argents enrichis d'émaux cloisonnés et de cabochons de corail qui sont les plus prisés par les femmes, indique, de son coté, Abdelatif Haridi, premier artisan en corail à El Kala (El Tarf) qui exerce cette activité depuis plus de vingt ans.