ALGER- Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réitéré sa détermination à mener à leur terme les réformes politiques qu'il a lui-même initiées, dans le but final de renforcer la démocratie républicaine et de consolider l'Etat de droit. Cette consolidation doit être fondée sur "une séparation bien comprise des pouvoirs, une garantie confortée des droits et des libertés individuels et collectifs, le renforcement du pluralisme démocratique et un dispositif électoral offrant des garanties plus fortes de transparence et d'impartialité", a expliqué le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres, réuni dimanche. Il a assuré, à cet égard, que toutes les contributions recueillies lors des consultations menées par l'instance sur les réformes politiques, et celles à venir éventuellement, seraient prises en considération lors de la prochaine révision constitutionnelle. "La large consultation que nous avons récemment décidée a permis de connaître l'avis de la classe politique, des personnalités nationales et de la société civile", a relevé le président de la République, qui laisse la porte ouverte à "toute partie qui voudrait encore y apporter sa contribution". L'instance en charge de recueillir les vues et propositions sur ces réformes, avait reçu en juin dernier, des dirigeants de partis politiques, des personnalités nationales et un vaste éventail de représentants de la société civile. En une centaine de séances, la commission présidée par Abdelkader Bensalah, assisté de Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, conseillers à la présidence de la République, aura reçu plusieurs centaines de personnes entre leaders de partis, personnalités politiques, religieuses, artistiques, universitaires, acteurs du mouvement syndical, médias, jeunes, femmes, communauté nationale à l'étranger et mouvement sportif national. La révision de la Constitution, la refonte des textes de loi relatifs au régime électoral et aux partis politiques, la place de la femme dans les assemblées élues, le mouvement associatif, le code de wilaya et la loi sur l'information ont constitué les thèmes dominants dans les différents canevas de propositions. Les suggestions formulées à cet effet ont fait ressortir une convergence vers une réforme constitutionnelle entendue comme le prélude à plus de démocratie et de liberté, même si la démarche à suivre n'a pas vraiment fait l'unanimité. En revanche, la majorité des personnalités consultées se sont montrées favorables à une révision des lois organiques, comme la loi électorale et la loi sur les partis politiques, tout en insistant sur l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, qu'ils considèrent comme le véritable socle de la démocratie. Cela a fait dire à de nombreux observateurs que ces réformes qui engagent l'avenir de toute la nation, doivent se concrétiser dans le cadre d'un consensus entre tous les acteurs de la société. Le chef de l'Etat a assuré, à ce propos, que le peuple souverain aura à se prononcer sur la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie "dont il est la source et dont il a été l'artisan depuis la libération du pays".