MANHASSET (NEW YORK) - La 8eme réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc a pris fin jeudi soir à Manhasset (New York) sans qu'elle n'aboutisse à des progrès substantiels par les deux parties qui vont se rencontrer dans un autre round informel en automne prochaine dont la date reste à déterminer. A la fin de cette rencontre, l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, a indiqué à la presse que la 9e réunion informelle aura lieu après la prochaine session d'automne de l'Assemblée générale de l'ONU laquelle tiendra sa 66eme session à partir du 13 septembre prochain. Il faut, donc, compter que les deux parties vont probablement tenir leur prochaine réunion à la fin septembre ou en début octobre. Trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable Dans sa déclaration aux journalistes, M. Ross a souligné qu'afin ''de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU, les deux parties ont poursuivi l'approfondissement de la discussion des deux propositions, dont la question du corps électoral et les mécanismes d'autodétermination et les formes de garanties''. Cependant, à la fin de ce round, a-t-il poursuivi, chacune des deux parties au conflit ''a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir, tout en réitérant leur volonté de travailler ensemble afin de trouver une solution politique conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nation-Unies''. Une discussion ''qui sera approfondie dans les prochains mois" Par ailleurs, selon l'Envoyé personnel de Ban ki-Moon, les deux parties ''ont exploré les moyens de faire participer des membres respectés d'un large groupe représentatif du Sahara occidental à l'accompagnement du processus de négociation en cours entre elles''. Elles ont aussi entamé une discussion ''qui sera approfondie dans les prochains mois sur des thèmes de gouvernance tels que l'éducation, l'environnement et la santé, sans préjudice quant au statut définitif du Territoire'' du Sahara occidental'', a fait savoir M. Ross. En outre, le Front Polisario et le Maroc ''ont décidé de travailler avec les Nations-Unies dans les prochains mois sur les sujets des ressources naturelles et du déminage pour approfondir les discussions dans le cadre des négociations'', a-t-il affirmé. En ce qui concerne les mesures de confiance, a déclaré M. Ross, ''les parties et les pays voisins ont confirmé leur soutien à la mise en oeuvre ordonnée du programme d'action de 2004 et des visites familiales par voie terrestre''. Sur ce point, il a précisé que ''les parties ont confirmé leur intention de participer au séminaire qui sera organisé par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Madère (Portugal) en septembre 2011 et à la prochaine rencontre d'évaluation avec le bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés à Genève prévue en octobre 2011. Pour sa part, le chef de la délégation sahraouie de la réunion informelle Front Polisario-Maroc, M. Khatri Addouh, a déclaré à la presse que ''les Nations-Unies restent plus que jamais attachées à une solution garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, mais le Maroc s'entête à bloquer les efforts en cours.'' Pour le responsable sahraoui, ''le Maroc craint les résultats d'une consultation démocratique du peuple sahraoui''. Dans ce sens, il a soutenu que ''la communauté internationale est plus que jamais interpellée pour faire respecter les principes de légalité et de justice au Sahara occidental''. ''Un accent particulier a été mis sur la question du corps électoral et des mécanismes d'autodétermination" M. Addouh a aussi noté qu'''un accent particulier a été mis sur la question du corps électoral et des mécanismes d'autodétermination puisque, comme souligné par M. Ban ki-moon, la consultation du peuple sahraoui sur son devenir est un passage obligé pour toute solution juste, crédible et durable du conflit de décolonisation du Sahara occidental''. Par ailleurs, la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux ont été soulevés par la délégation du Front Polisario qui a appelé à ''l'arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et la libération de tous les détenus politiques dans les geôles marocaines'', a signalé M. Addouh. Le chef de la délégation sahraoui a encore indiqué que le directeur-adjoint de l'agence de l'ONU contre les mines a fait un exposé sur sa mission au Sahara occidental en vue d'un plan d'action impliquant la collaboration des parties au déminage du territoire ''qui demeure, malheureusement, l'une des zones les plus infestées par les mines antipersonnel''. Il est à rappeler que lors de cette rencontre tenue sous les auspices de M. Christopher Ross, la délégation sahraouie a été conduite par le président du Conseil national de la République arabe sahraouie démocratique (parlement), M. Khatri Addouh, et composée également du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. M'hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari. Les représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie, étaient également présents aux sessions d'ouverture et de clôture ainsi que lors de l'examen des mesures de confiance.