ALGER - La communauté internationale n'arrive pas jusqu'à présent à collecter les fonds nécessaires pour tenter d'enrayer la famine, due à une plus grave sécheresse depuis 60 ans dans la Corne de l'Afrique notamment en Somalie où plus d'un demi million d'enfants sont en danger de mort imminente, selon l'Unicef. En dépit de quelques aides financières débloquées par certains pays et organisations humanitaires pour lutter contre la famine dans la Corne de l'Afrique, la situation reste toujours alarmante dans la région, notamment en Somalie et dans le nord-est du Kenya. A la veille d'une réunion des donateurs prévue dans la journée à Naïrobi, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi les pays du Golfe à financer la lutte contre la famine dans cette région africaine. M. Ban a expliqué aux dirigeants des pays du Golfe "la nécessité absolue de répondre à la crise humanitaire qui se détériore rapidement" dans la Corne de l'Afrique. Le secrétaire général de l'ONU a souligné que la moitié seulement des deux milliards nécessaires pour combattre la famine dans la Corne de l'Afrique avait été versée jusqu'à présent. Il a reçu des réponses globalement positives, ses interlocuteurs s'engageant à donner une aide supplémentaire, selon le communiqué. Pour tenter de trouver plus de contributions humanitaires, la réunion des donateurs dans la capitale kenyane est destinée aussi à évaluer l'état d'avancement des donations pour la Corne de l'Afrique", où quelque 12 millions de personnes sont touchées par une grave crise alimentaire. Cette conférence intervient après une réunion internationale tenue lundi à Rome (Italie), où les participants ont exigé plus d'aides et d'engagements afin de pouvoir contenir la crise dans l'Est de l'Afrique, notamment en Somalie, où plus d'un demi million d'enfants sont en danger de mort imminente à cause d'une malnutrition aiguë sévère, a averti mardi l'Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'enfance). "A l'heure actuelle, plus d'un demi million d'enfants sont en danger de mort imminente de malnutrition aiguë sévère et 2,3 millions d'enfants sont déjà atteints de malnutrition sévère en Somalie, en Ethiopie et au Kenya", a souligné l'Unicef. La situation dans la région risque de s'empirer davantage si le manque d'aide internationale persiste. Des millions de personnes au Kenya, en Ethiopie, en Somalie, à Djibouti, en Erythrée et en Ouganda souffrent d'une crise nutritionnelle causée notamment par la gave sécheresse qui sévit dans la région, et la hausse des prix des produits alimentaires et les violences. La fin d'une réunion lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "très inquiet" de l'insuffisance des fonds destinés à l'aide humanitaire en faveur de la Somalie, où la situation est encore aggravés par les violences du groupe d'insurgés "shebab" dans les zones les plus affectées par la famine. Dans une déclaration finale, les quinze pays membres du Conseil onusien ont "instamment demandé à tous les Etats membres de répondre à l'appel global pour la Somalie", vers laquelle un pont aérien annoncé du Programme alimentaire mondial (PAM) a été retardé au plus tôt à mercredi. Le PAM souhaitait pouvoir faire partir mardi, à destination de Mogadiscio un premier aéronef avec à son bord 14 tonnes d'aliments hautement nutritifs utilisés dans les traitements contre la malnutrition infantile. Mais, pour des raisons d'autorisations douanières, il n'a pas encore pu quitter Naïrobi et le PAM espère désormais qu'il "puisse décoller mercredi", selon le porte-parole de l'agence dans la capitale kenyane, David Orr. "Ce sera le premier d'une série de vols", a précisé ce porte-parole. Préoccupé par la crise qui affecte aussi le Kenya, le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies a débloqué une aide de 15 millions de dollars (1,25 milliard de shillings) en faveur de ce pays par faire face à la famine, a affirmé, mercredi à Naïrobi, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies, Aeneas Chuma. "L'argent sera dirigé vers l'atténuation des effets de la sécheresse dans les zones arides et semi-arides, à travers la promotion de l'agriculture, l'élevage, l'aide alimentaire, la santé, l'approvisionnement en eau et l'assainissement", a déclaré Chuma lors d'un point de presse, précisant que cette aide profitera à 3,5 millions de personnes touchées par la famine dans le pays. La crise alimentaire dans le Nord-est du Kenya s'est aggravée par de fortes hausses des prix du maïs. Dans la plupart des marchés urbains, le prix du maïs a augmenté de 80 pour cent. La sécheresse dans la Corne de l'Afrique a conduit à un afflux croissant de réfugiés au Kenya, a déploré le coordonnateur de l'ONU, notant que plus de 57.000 nouveaux réfugiés sont arrivés au camp de Dadaab entre le 6 juin et le 20 juillet de cette année.