LONDRES - Les prix du pétrole reculaient jeudi en cours d'échanges européens, en raison d'un renchérissement du dollar face à la devise européenne pénalisée, quant à elle, par un regain de prudence des investisseurs après un indicateur manufacturier décevant en Europe. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 114,04 dollars en fin de matinée, en baisse de 81 cents par rapport à la clôture de mercredi. A New York, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 37 cents, à 88,44 dollars. La contraction de l'activité manufacturière dans la zone euro à son plus bas niveau depuis deux ans alimentait la prudence des opérateurs, avant une nouvelle salve de statistiques économiques aux Etats-Unis, dont les résultats de l'enquête ISM manufacturière pour le mois d'août, notaient les analystes. Les indicateurs manufacturiers européen et américain "concentrent l'attention du marché, avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains publié vendredi. Ce sont tous de sérieux indicateurs sur la probabilité ou non d'un retour en récession" des économies des Etats-Unis et de la zone euro, expliquait l'un d'entre eux. Selon l'analyste, "on peut s'attendre à de forts mouvements des prix selon la teneur des indicateurs qui tomberont aux Etats-Unis". Plusieurs dirigeants de la Fed ont discuté de plusieurs stimulants monétaires, des mesures susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières mais qui auraient aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, un facteur de soutien supplémentaire pour le pétrole. Dans ce contexte, "une contraction de l'activité manufacturière aux Etats-Unis pourrait, paradoxalement, avoir un effet positif sur les prix du pétrole en renforçant la probabilité" de mesures de soutien par la banque centrale américaine, notaient les analystes de Commerzbank.