ALGER - Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a indiqué mercredi à Alger que le moment était venu de donner une "forte impulsion" à la coopération entre les pays du champ (Algérie-Mali Mauritanie-Niger) et leurs partenaires. "Partant de notre responsabilité première pour assurer la sécurité, la stabilité et le développement de notre région et de l'appropriation par nos pays individuellement et collectivement de la stratégie y relative, nous considérons le moment venu de donner une forte impulsion à la coopération avec nos partenaires", a déclaré M. Messahel à l'ouverture de la conférence de haut niveau sur le partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux. "Nous sommes pleinement conscients en effet que la lutte contre ces menaces d'envergure (terrorisme, crime organisé et sous-développement) appelle nécessairement la conjugaison des efforts et la convergence de toutes les bonnes volontés". Pour Messahel, le partenariat "actif et efficient" souhaité par les pays du champ peut apporter des réponses "appropriées" à leurs besoins en matière de formation et de renforcement des capacités, d'échange d'évaluations et de renseignements, de fourniture d'équipements spécifiques parallèlement à la mise en œuvre de projets de développement bénéficiant aux populations les plus vulnérables. Dans le même contexte, le ministre a fait remarquer que ce partenariat devrait également couvrir le volet normatif et l'impératif de tarir toutes les sources de financement du terrorisme, y compris en prohibant le paiement des rançons. "Ces revenus permettent en effet aux groupes terroristes d'acquérir des armes, d'attirer de nouvelles recrues et de se procurer des moyens logistiques et d'intendance", a-t-il observé, rappelant que le versement des rançons contrevient aux dispositions de la résolution 1904 adoptée par le Conseil de sécurité en décembre 2009. Messahel a jugé "important" que tous les Etats et particulièrement les partenaires, soutiennent les pays du champ dans leur effort visant à enrichir l'arsenal juridique international d'un texte criminalisant le versement des rançons, qui constitue, a-t-il fait remarquer, la source principale de financement des groupes terroristes au Sahel. Revenant sur l'organisation de la conférence internationale d'Alger, le ministre a souligné que les pays du champ ont été animés par une volonté de "dialogue approfondi" avec leurs partenaires "pour dégager ensemble la vision d'un partenariat, conçu de manière à appuyer leur propre stratégie régionale et optimiser les synergies avec les politiques et programmes de nos partenaires en direction du Sahel". "Notre conférence prend une dimension particulière eu égard aux risques liés aux répercussions de la situation en Libye, notamment celui de nouveaux flux incontrôlés d'armes de tous calibres vers le Sahel", a noté Messahel, qui a relevé aussi les charges supplémentaires que fait peser sur les ressources limitées du Mali et du Niger l'afflux des travailleurs migrants qui ont dû quitter la Libye. C'est dans ce sens qu'il a estimé important d'intégrer ces éléments dans l'approche de la sécurité et du développement de la région. "Les pays du champ sont déterminés à assumer leurs responsabilités nationales, régionales et internationales face à ces défis et accordent le plus grand prix à la conjugaison de leurs efforts avec leurs partenaires", a affirmé Messahel. Le ministre a présenté, à l'occasion, un rappel de la démarche engagée par les pays du champ pour unifier leur vision et conjuguer leurs efforts face aux fléaux du terrorisme, le crime organisé et le sous-développement. Il a fait remarquer que ces pays, sur la base d'échanges importants de leurs évaluations respectives, sont parvenus à une perception commune de la menace que fait peser sur la région le terrorisme et ses interconnexions avec le crime transnational organisé, rappelant qu'ils ont aussi convenu d'intégrer de manière "opérationnelle" la dimension développement et lutte contre la pauvreté en tant que paramètre "fondamental" pour assurer des conditions de sécurité et de paix durables dans la région.