ALGER - Le ministre d'Etat nigérien, ministre des Affaires étrangères, de l'intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, M. Mohamed Bazoum, a mis en garde mercredi à Alger contre la déstabilisation de la région du Sahel, du fait du retour d'individus dotés d'armes et d'équipements et impliqués dans la crise libyenne. " Les répercussions de la crise libyenne sur la région du Sahel commencent à devenir palpables notamment à travers l'arrivée des armes en nombre important et surtout de véhicules tous terrains de type 4x4, et du retour notamment d'individus armés impliquées dans la crise libyenne ", a déclaré, M. Bazoum. Le ministre nigérien qui s'exprimait en marge des travaux de la Conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ (Algérie-Mali -Mauritanie-Niger) et les partenaires extrarégionaux, a prévenu que " la présence de ces personnes au Niger est à même d'engendrer des problèmes d'ordre sécuritaire d'une grande gravité ". Il a soutenu son propos, notamment par le flux vers son pays de personnes armées issues de communautés locales, telles que des Toubous qui ont combattu aux côtés du Conseil national de transition (CNT) libyen ainsi que des Touaregs ayant soutenu El Gueddafi. Evoquant les moyens à mettre en oeuvre pour sécuriser la sous-région, M. Bazoum a estimé que la réunion d'Alger constitue " une opportunité " pour débattre de ces problèmes et pour, a-t-il précisé, coordonner les efforts des pays du champ de la région du Sahel et leurs partenaires extérieurs. " Le Niger propose de rendre la présence sur le terrain du Comité d'Etat-major opérationnel des Armées des pays du champ de la région du Sahel plus effective et plus visible ", a-t-il avancé à ce sujet. M. Bazoum a ajouté, dans le même contexte, que la réunion d'Alger constitue, également, une occasion "pour coordonner nos efforts avec les pays qui ont des intérêts à protéger dans la région", citant, à ce titre, le cas de la France " qui a de grands intérêts au Niger, notamment dans le domaine de l'exploitation de l'uranium ". " Nous ne comprenons pas les raisons qui font que la sécurisation des gisements de l'uranium incombe exclusivement au gouvernement du Niger ", s'est -il interrogé, émettant, à ce sujet, son souhait de voir le gouvernement français participer à cet effort, " au mois à travers le payement des frais de la protection des zones où se trouvent ces gisements ". Pour le ministre nigérien, l'exigence qui se fait pressante aujourd'hui, " réside dans l'élaboration d'une stratégie commune de développement dans cette région pour tarir le terreau du terrorisme, avec la participation des partenaires extrarégionaux" . " Nous devons concevoir des plans de développement intégrés qui nous concernent nous en premier chef et qui intègrent justement nos partenaires ", a-t-il dit à ce propos. C'est ainsi qu'il plaidé pour une réunion, dans les mois prochains, des représentants des gouvernements des quatre pays du champ de la région du Sahel pour, a-t-il expliqué, mettre ne place une stratégie commune d'investissement dans l'espace sahélo-africain.