TLEMCEN - L'instauration de la bonne gouvernance en Algérie nécessite une rupture avec les méthodes de gestions ''obsolètes'' qui continuent d'entraver la mise en £uvre des programmes de développement, ont affirmé samedi à Tlemcen les chefs de l'exécutif de trois wilayas de l'ouest du pays. Intervenant lors d'une rencontre de concertation sur le développement local, organisée par le Conseil national économique et social (CNES), les walis de Tlemcen, Ain-Temouchent et de Sidi-Bel-Abbès ont souligné la nécessité de revoir certaines méthodes de gestion, devenues obsolètes et qui entravent les importants programmes de développement mis en place par l'Etat. Selon eux, la centralisation de la prise de décision et l' ''étroitesse'' des prérogatives des chefs de l'exécutif et des élus locaux qui, pour la moindre opération, doivent obtenir l'autorisation de l'administration centrale, figurent en tête de liste des pratiques et des méthodes de gestion à abolir. Le wali de Tlemcen a estimé que les résultats obtenus grâce aux différents programmes d'investissements publics ''auraient pu être meilleurs si ce n'est certaines mauvaises pratiques et méthodes de gestion qui sont à revoir''. Il a affirmé que l'abolition de ces pratiques permettrait de réaliser un ''saut qualitatif'' dans le développement local. Il estim, toutefois, qu'il est difficile de ne pas reconnaître les progrès ''remarquables'' réalisés grâce aux efforts consentis par l'Etat depuis un peu plus d'une décennie, relevant que ''les disfonctionnements existants ne devraient pas occulter l'avancée enregistrée dans des secteurs aussi importants que le logement, l'emploi et les infrastructures de base''. De son côté, le wali de Ain-Temouchent a estimé que cette rupture devrait commencer par un élargissement des prérogatives des chefs de l'exécutif pour leur permettre d'intervenir directement dans le développement de l'investissement dans leur wilaya et l'octroi des projets à caractère économique susceptibles d'améliorer les conditions socioéconomiques des populations locales. Elle a déploré, dans ce contexte, que l'incapacité d'un wali pour améliorer des réglementations et les rendre plus compatibles au développement de secteurs aussi importants que le tourisme. Pour sa part, le wali de Sidi-Bel-Abbès a affirmé que le maître mot du développement local et national devrait être ''l'intersectorialité'' et la coordination des efforts entre les régions et l'administration centrale. Il a souligné, par ailleurs, la nécessité de susciter le débat et de libérer les initiatives pour atteindre une réelle stratégie de développement local. Intervenant à la fin de la rencontre, le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babès, a rappelé que la mission confiée au conseil par le président de la République consistait à écouter les préoccupations et les attentes des différentes franges de la société à travers le pays.