ALGER - Des membres du Conseil de la nation ont souligné dimanche la nécessité pour la nouvelle loi électorale de prévoir un mode de scrutin pour "inciter" les citoyens algériens à participer "massivement" aux rendez-vous électoraux. Intervenant en séance plénière consacrée à l'examen du projet de loi organique portant régime électoral, Zahia Benarous a mis en avant l'importance d'un mode de scrutin à même de "remédier à l'abstention du citoyen d'accomplir son devoir électoral et de conférer la crédibilité au processus électoral". Ce mode de scrutin doit permettre à chaque Algérien d'"exprimer son droit à travers un vote libre", a précisé Mme Benarous se disant "opposée" au mode de liste bloquée qui constitue, selon elle, "une sélection par les partis" et qui est "contraire aux principes démocratiques". De son côté, Abdrezzak Bouhara a appelé à la révision du mode de scrutin qui "ne permet pas une représentation suffisante", rappelant qu'au cours des dernières législatives, le meilleur parti "n'a obtenu que moins de 8 % des voix de l'instance électorale". "Il ne faut pas se contenter de l'amendement des articles se rapportant au scrutin", a souligné M. Bouhara, indiquant que "la qualité des candidats et leurs discours politiques sont à même d'encourager le citoyen à participer aux élections". "Les prochaines élections sont d'une grande importance pour la stabilité et la sécurité du pays", a-t-il insisté. Djamel Kikane s'est interrogé, quant à lui, sur "les mesures prises pour garantir l'existence d'un électorat efficient", appelant à encourager la culture électorale. Par ailleurs, Mohamed Hamani a mis en relief l'importance du projet qui "s'inscrit au centre des réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika", indiquant que ces lois "ne peuvent apporter leurs fruits sans le changement des mentalités et des méthodes de gestion". Ce qui intéresse le citoyen algérien "c'est la réelle réforme qui fasse du peuple une source de pouvoir", souligne M. Hamani, indiquant que le projet de loi organique portant régime électoral doit être enrichi par des dispositions concernant le contrôle et l'organisation des élections. Pour sa part, Rachid Assas a souligné qu'en "dépit des lacunes qu'il comporte, le projet de loi électorale offre des garanties suffisantes pour des élections transparentes". Pour Ahmed Hamdi, le projet de loi "répond relativement" aux aspirations politiques des citoyens, appelant à la "suppression" des bureaux itinérants en les "limitant uniquement aux nomades" afin d'assurer "plus de transparence aux élections". A propos de l'élection du président de l'Assemblée populaire communale (APC), l'intervenant a proposé à ce que "le candidat à ce poste doit figurer sur la liste ayant remporté un plus grand nombre de sièges". "En dépit des lacunes de ce projet de loi, il a permis d'apporter des éclaircissements qui renforcent la transparence et l'impartialité aux différentes étapes de l'opération électorale", a estimé de son côté Mohamed Lazhar Sahli. Abdallah Bentoumi a évoqué une analyse juridique des articles de ce projet soulignant qu'il comporte 27 articles sur 238 prévoyant des peines d'où la nécessité d'une application rigoureuse de ces dispositions. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a souligné, lors de la présentation de ce texte, l'importance de ce dernier dans la mesure où il place le citoyen au c£ur des réformes prévues pour renforcer sa relation avec l'Etat basée sur la confiance et le respect. Ce texte de loi, a-t-il poursuivi, vise à permettre au citoyen d'accomplir son devoir électoral "non contraignant" en toute liberté, confiance et sens de responsabilité.