Le choix du mode électoral, est «un choix politique dès lors que c'est une option qui modèle tout le système politique dans le pays!». Contrairement à ce que l'on dit, l'élection est une «opération éminemment politique» dont dépend tout l'avenir de la nation», a souligné hier, le Dr Benbou Fatma Zohra, lors de son intervention à l'occasion de la «journée parlementaire sur la loi électorale», le mode de scrutin et le contrôle des opérations électorales. Le choix du mode électoral, selon l'intervenante, est «un choix politique dès lors que c'est une option qui modèle tout le système politique dans le pays». Le choix du type de système électoral, mode de scrutin ou régime électoral, processus permettant la désignation des représentants du peuple par un corps électoral donné, pour exercer un mandat public, définit le système politique global à adopter, selon la conférencière. «Si les systèmes électoraux utilisant la règle de la majorité dits scrutins majoritaires favorisent la bipolarisation politique, ceux adoptant la représentation proportionnelle encouragent la multiplication de partis politiques», estime-t-elle encore. Pour remédier à ces inconvénients, l'intervenante a préconisé d'opter pour les systèmes mixtes alliant ces deux types de système qui sont les plus utilisés de par le monde. L'intérêt des élections réside dans le fait qu'«elles constituent un pont entre la société civile et la sphère politique», indique-t-elle. En rappelant qu'elles ont également la vertu de transcender les contradictions de ces associations politiques qui n'ont pas forcément un sens de compromis et de l'intérêt général en société apaisée. C'est la raison pour laquelle les troubles dans les pays arabes sont récurrents car, explique-t-elle, «la représentation politique est délégitimée». Beaucoup reste à faire, à commencer par nos urnes qui ne sont pas encore transparentes, estime cette universitaire à propos de la loi électorale qu'elle a qualifiée de «mitigée». D'une part, dit-elle, «l'administration qui chapeaute les élections est loin d'être neutre, ni respectant le principe de rationalité et d'impartialité ni encore moins n'adopte le principe d'égalité entre les partis et les candidats». Le non-respect de ces principes et normes universels le long de tout le processus électoral à travers lequel l'avenir du pays est mis en jeu, «engendre inévitablement des crises politiques». L'annulation des procurations et des bureaux itinérants, et des amendements apportés à la loi électorale «demeurent insuffisants pour mettre un terme aux fraudes massives qui caractérisent nos scrutins», a-t-elle ajouté. Outre que l'opération de dépouillement doit se faire sur place, selon cette intervenante, «il faut absolument multiplier des obstacles juridiques pour mettre un terme à la fraude». De son côté, le Dr Mohamed Bousoltani, indiqua que «le peuple est le seul garant de la véracité et le bon déroulement du scrutin». Et d'ajouter: «Pour que l'élection soit juste, il faut contrôler toutes les étapes du scrutin sinon c'est l'échec de l'opération électorale». En s'inscrivant contre l'idée de la participation des observateurs internationaux aux élections, il estime que «les Algériens développent des suspicions envers des contrôleurs étrangers». D'autant plus poursuit-il qu'«une opération électorale comporte le danger de se transformer en intervention étrangère». Par ailleurs, «la falsification tous azimuts et la non- application de la loi lors des élections dans les pays sous-développées donnent lieux à des conflits insurmontables dont des guerre civiles», a déploré un autre intervenant en soulignant l'importance que doit avoir l'opération électorale. La justice, à travers son implication dans la composante des commissions électorales «a un rôle très important à jouer dans le contrôle, dit judiciaire, d'une élection. Un rôle toutefois soumis de son côté à des instances supérieures telles que le Conseil d'Etat et les tribunaux administratifs. Cependant, ces dernières instances juridiques ne sont pas encore généralisées en Algérie», a fait remarquer le Dr Mohamed Amara. La dépendance du Conseil constitutionnel de l'Exécutif est «une autre tare de notre système politique», at-on ainsi indiqué.