ALGER - La nécessité pour l'agence nationale d'information, Algérie presse service (APS), de s'adapter au nouveau paysage médiatique a été soulignée dimanche à Alger au premier jour du colloque sur le thème "L'agence de presse, le service public et les opportunités de l'information en ligne". Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a estimé dans ce sens que l'APS "doit gagner sa place dans le paysage médiatique en garantissant un service public qui a évolué avec les nouvelles donnes", qualifiant cette démarche de "challenge important que l'agence doit relever". Il s'est félicité des efforts consentis par l'APS pour s'adapter aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, notant que les fondements du travail d'agence consistent en la "crédibilité et la rigueur de l'information avant sa validation". De son côté, le directeur général de l'APS, Abdelhamid Kacha, a insisté sur le devoir de mise à jour du rôle de l'agence et de modernisation de ses missions de service d'intérêt général dans la conjoncture "cruciale" que connaît l'Algérie. Il a ajouté que la célébration du cinquantenaire de l'APS intervenait au moment où "l'on s'interroge de plus en plus sur les effets de la révolution numérique sur les médias traditionnels, sur les modes d'information des citoyens et la formation des opinions publiques". M. Kacha a indiqué que l'agence de presse envisage de renforcer qualitativement sa présence de service public dans les wilayas du pays, affiner sa production (texte, image et son) multiplier les moyens de diffusion (Internet, téléphones, sites spécialisés), diversifier la diffusion directe et déploiement dans les capitales des pays qui présentent un intérêt accru pour ses usagers. Il a souligné que pour garder sa raison d'être, l'APS doit devenir, à terme, une source d'information "de référence, crédible et fiable". Pour d'autres intervenants, la promulgation "rapide" de la loi organique relative à l'information est à même de consolider le service publique et assurer la régulation dans le secteur de la presse. L'ancien directeur général de l'APS, Belkacem Ahcene Djaballah, a plaidé en faveur d'une "promulgation rapide de la loi organique relative à l'information qui va mettre en place un conseil supérieur de l'information, instance ou autorité indépendante de régulation de tous les médias". Cette instance devrait édicter des cahiers des charges de service public, détailler les charges qui peuvent même être proposées (ou négociées) au secteur privé et préciser les domaines d'intervention de l'Etat ainsi que les compensations financières y afférentes, a-t-il dit. Pour sa part, l'universitaire Brahim Brahimi a estimé que l'agence APS est "l'organe de presse le mieux placé" pour servir l'intérêt général eu égard à son implantation dans les 48 wilayas du pays. Les premiers pas de l'APS, en 1961, ont été relatés par des acteurs ayant participé à son lancement, Pierre Chaulet et Baya Hachemi qui ont qualifié cette période de "critique" car il s'agissait, ont-ils rappelé, de porter la voix de l'Algérie combattante à travers le monde.