ROME - La cause du peuple sahraoui, son droit à l'autodétermination et les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc ont été exposés dans une lettre adressée par le maire de la ville italienne de Sesto Fiorentino, au ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, a-t-on appris samedi à Rome. Dans cette lettre dont l'APS a obtenu copie, le maire de Sesto Fiorentino, Gianni Gianassi, a d'abord rappelé l'invasion de l'ex-colonie espagnole, par la Maroc en 1975 et son occupation militaire qui dure jusqu'à aujourd'hui, contraignant des milliers de Sahraouis à se réfugier hors de leur territoire, vivant dans des camps de fortune dans des conditions très difficiles. Il a également, rappelé les pactes d'amitié signés entre 250 communes italiennes et associations italiennes de solidarité avec le peuple sahraoui, avec les camps des réfugiés sahraouis, près de Tindouf en Algérie. Le maire a expliqué qu'à travers des pactes, "de nombreux organismes de bienfaisance se trouvant en Italie œuvrent quotidiennement dans le sens du soutien du droit du peuple sahraoui à vivre librement sur ses terres, dont celui de l'autodétermination reconnu par le Conseil de sécurité des Nations unies". Il a par ailleurs, relevé les violations continues des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental par la Maroc, en citant l'épisode dramatique du démantèlement par la force du "camp de la dignité", près d'El Ayoune, en novembre 2010", "dans l'indifférence générale de l'opinion internationale". Dans cette correspondance, le maire italien a relevé en outre, "la répression quotidienne exercée contre les manifestants pacifiques sahraouis dans les territoires occupés". "J'ai eu l'occasion, en tant que maire de ma ville, d'effectuer une mission dans la ville d'El Ayoune, en mars 2011 pour remettre à la militante sahraouie des droits humains, Aminatou Haidar, la citoyenneté d'honneur de la commune de Sesto Fiorentino, et pour la rencontrer elle et les autres activistes sahraouis ainsi que les familles des victimes +du camp de la dignité+", écrit-il. "J'ai également, constaté la dramatique situation dans laquelle vivent les populations sahraouies dans les territoires occupés", a témoigné le maire, faisant savoir qu'à son retour en Italie, "une nouvelle vague de répression s'est abattue sur les populations sahraouies". "J'avais alors saisi par écrit votre prédécesseur, l'invitant à accorder de l'intérêt ainsi que celui du gouvernement italien à un règlement du conflit sahraoui, dans le sens de garantir au peuple sahraoui, et aux réfugiés le droit à une existence pacifique, et à un gouvernement sur son propre territoire, malheureusement, aucune réponse n'a été donné notre lettre par le ministre", a-t-il déploré. "Maintenant, je vous écrit pour attirer votre attention sur la cause du peuple sahraoui qui n'a jamais recouru au terrorisme et à la violence, mais qui milite avec les armes de la diplomatie et du dialogue pour l'affirmation de la justice et de la légalité", a-t-il précisé. "Je vous écris parce que je suis persuadé que vous seriez l'interprète des sentiments de justice et de liberté qui animent notre Administration et nos concitoyens envers les droits du peuple sahraoui déniés pendant de longues années", a-t-il ajouté. La commune italienne de Sesto Fiorentino, est la première municipalité en Italie, à avoir signé en 1984, un accord de jumelage avec la commune sahraouie de Mahbes.