ALGER - Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a indiqué jeudi à Alger que la presse publique écrite a besoin de "renouveau" et doit "s'adapter" au nouveau texte de loi sur l'information, assurant qu'il donnera à cette presse les moyens de "s'épanouir" davantage". "Je dois reconnaître qu'elle (presse publique) a besoin de renouveau, qu'elle est capable de faire mieux, qu'elle doit s'adapter à ce nouveau texte et je lui donnerai les moyens de s'épanouir davantage", a déclaré le ministre au Conseil de la nation. En réponse à la question du membre du Conseil de la nation Mohamed Fekhar sur l'évaluation des services fournis par les médias audiovisuels nationaux et les mesures prises pour améliorer la situation actuelle, M. Mehal a néanmoins estimé que la presse publique "continue, malgré une forte concurrence, à assurer le minimum du service public". Au sujet de l'audiovisuel, le ministre a déclaré qu'il est le premier à "critiquer" le travail fourni par la télévision nationale mais également le premier à la "défendre". "Pour ce qui est de l'audiovisuel, il y a lieu d'indiquer que la télévision, je suis un spectateur comme vous et vous connaissez mon jugement sur la télévision nationale, je suis le premier à la critiquer mais je serais le premier à la défendre", a-t-il expliqué. Le ministre a ajouté que la télévision est "le produit de politiques qui l'ont malheureusement empêchée d'assumer le service public comme il se doit". A la faveur des futures lois, des décisions prises par le président de la République et des moyens que le gouvernement compte lui donner, "la télévision nationale est condamnée à se réformer, sous peine de disparaître du champ audiovisuel", a-t-il souligné. M. Mehal a relevé que cette réforme est "urgente", "nécessaire" et également "salutaire" pour le téléspectateur algérien que l'on doit "convaincre de faire confiance à sa télévision nationale". Le ministre de la Communication a affirmé que pour arriver à cette fin, il faudra "des moyens mais surtout du génie algérien, de la créativité algérienne et un nouvel état d'esprit pour comprendre que le monde change". "Nous devons changer pour offrir une autre télévision aux Algériennes et aux Algériens", a-t-il soutenu, observant que les problèmes qui se posent aujourd'hui sont générés par un environnement nouveau où règne une "féroce concurrence". "Nous sommes conscients de la situation qui prévaut notamment au niveau de l'audiovisuel public" a-t-il poursuivi. Pour ce qui est de la radio nationale, M. Mehal a souligné qu'elle est en train de réaliser des "performances non négligeables" qu'il s'agira, a-t-il dit, de renforcer. Il a indiqué, dans ce sens, que le programme de radios locales est arrivé presque à sa fin, précisant qu'il ne reste que la wilaya de Boumerdes qui sera pourvue durant le premier semestre 2012. M. Mehal a estimé toutefois nécessaire de "nuancer" les choses, faisant remarquer que par rapport à la télévision, la radio "n'est pas aussi décriée". "Les programmes des chaînes de radio sont appréciés par le public algérien. La radio nationale diffuse 700 heures de programmes par jour", a-t-il indiqué. Il a noté que le développement de la Radio nationale vise non seulement à assurer une totale couverture du territoire national et à augmenter les volumes horaires quotidiens mais aussi à proposer des grilles de programmes riches et variées aux auditeurs. Le ministre de la Communication a rappelé que l'Algérie est passée d'une chaîne unique de télévision à 5 chaînes et de trois chaînes de radio à 53 aujourd'hui, dont 47 radios locales, mettant en exergue la nécessité de renforcer la couverture audiovisuelle du territoire national. Le ministre a évoqué également la mise en œuvre de la télévision numérique terrestre dont la première phase à la fin du mois de mars 2012 permettra de couvrir une bonne partie du territoire dans sa partie nord et de couvrir les principales villes du sud du territoire. "Il est vrai aujourd'hui, je l'ai dit moi-même et je le répète, la télévision a des problèmes d'audience", a-t-il admis, relevant cependant que l'Algérie est passée de la rareté des chaînes de TV et de radio à un nombre appréciable. "Elle est passée aussi du monopole à la concurrence, du protectionnisme à l'arrosage par des satellites et de la spécificité nationale à la mondialisation", a ajouté M. Mehal, souhaitant que la révision des statuts de la télévision et de la radio, qui est en cours "répondra, aux exigences de l'heure". Il a considéré, en outre, que l'ouverture de l'audiovisuel permettra d'insuffler une "nouvelle dynamique" et un "enrichissement" du paysage médiatique audiovisuel. Concernant les infrastructures nécessaires à la radio et la télévision M. Mehal a rappelé l'existence du projet de réalisation de la maison de la télévision, qui est toujours à l'étude, et du projet de réalisation de la maison de la radio qui constitue, a-t-il dit, un "méga projet". Il a souligné que la plupart des radios locales ont bénéficié de locaux, alors que les radios locales des wilayas du Sud vont bénéficier de nouveaux sièges. "La couverture radio et télévision de l'ensemble du territoire national ainsi que le renforcement du service public et la recherche de la performance des entreprises de communication audiovisuelle restent nos principaux objectifs", a affirmé le ministre de la Communication. "La modernisation, notamment sur les plans des moyens techniques, pour la couverture de l'ensemble de notre territoire en matière de diffusion, de la gestion des ressources humaines, des règles de management et de l'actualisation des textes juridiques constituent les piliers sur lesquels s'appuie notre action pour atteindre les objectifs fixés", a conclu M. Mehal.