ALGER - La mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) "n'a pas eu d'effet significatif" sur le commerce extérieur de l'Algérie, notamment ses importations auprès de cette zone économique, a affirmé jeudi à Alger Malika Lanad, responsable à l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX). "L'accord d'association n'a pas eu d'effet significatif sur les importations en provenance de l'UE, ni sur les exportations à destination de l'UE", a indiqué Mme Malika Lanad, sous directrice à ALGEX, à l'occasion d'une journée d'information sur la politique européenne commerciale à l'horizon 2020. Selon Mme Lanad, si à l'importation, la part des produits de la liste A2 ( les intrants et les produits semi-transformés) en provenance de l'UE a légèrement augmenté, la part des autres catégories de produits a diminué. En revanche, a-t-elle ajouté, la part des importations de produits finis en provenance de l'UE a légèrement diminué. Ces produits sont soumis à un calendrier de démantèlement tarifaire de 7 et 12 ans. Elle a soutenu, à ce titre, que la croissance des importations d'intrants "ne serait pas liée au démantèlement tarifaire mais à la forte demande domestique et au renchérissement des cours mondiaux". La mise en œuvre de l'accord d'association avec l'UE, a-t-elle poursuivi, n'est pas à l'origine de l'augmentation globale des importations de l'Algérie. Les importations algériennes en provenance de l'union européenne sont ainsi en baisse, passant de 60% en 2001 à 50% en 2005, puis à 51,5% en 2010. De son côté, le directeur général d'ALGEX, Mohamed Bennini, a affirmé que "l'analyse des chiffres fait ressortir que la proportion des importations de l'Algérie de l'UE n'a pas changé depuis la mise en œuvre de l'accord d'association en 2005". Les importations algériennes de l'UE sont passées de 10,7 milliards de dollars en 2005 à 20,6 milliards de dollars en 2010. "Dans ce chiffre qui a augmenté, il y a des besoins nationaux en augmentation en relation avec le programme de relance économique, il y a une évolution des cours mondiaux de l'ensemble des prix découlant notamment de la hausse des prix du pétrole et il y a aussi le cours de l'euro qui est en nette augmentation ces 5 dernières années. Nous payons nos importations en euro d'où cette hausse en terme de valeur", a-t-il expliqué. Il a également affirmé que le volume des importations algériennes de l'UE n'a globalement pas augmenté depuis la mise en œuvre de l'accord d'association. Les exportations de l'Algérie vers l'UE se sont établies durant les neufs premiers mois de 2011 à 25 milliards de dollars dont 24 milliards de dollars en hydrocarbures, fait remarquer Mme Lanad. Par contre, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE sont en légère hausse à 1,2 milliard de dollars durant les neuf premiers mois de 2011, contre 1,06 milliard de dollars en 2010 et 601,5 millions de dollars en 2005. Sur ce plan, l'évaluation de l'impact de l'accord d'association fait ressortir une timide amélioration des exportations hors hydrocarbures, a relevé Mme Lanad. Exportés en exonération totale vers l'UE, les produits industriels représentent depuis 2005 une moyenne de plus de 90 % des exportations hors hydrocarbures. Les principaux produits exportés sont notamment les solvants (618 millions de dollars), l'ammoniac (252 millions USD), le phosphate (42 millions USD), le méthanol (35 millions USD)et le zinc (13,5 millions USD). S'agissant des produits manufacturés, leur part dans les produits industriels est "minime", soit une moyenne depuis 2005 de 3,5%. Les produits agricoles frais et agricoles transformés, a-t-elle encore ajouté, ont représenté depuis 2005 une moyenne de 3% de l'ensemble des exportations hors hydrocarbures vers l'UE. Les principaux produits exportés sont les dattes (à la baisse), les boissons gazeuses (à la baisse), les graines de caroubes, le sucre (importante en hausse), le beurre de cacao, et les résidus des corps gras. "Les produits agricoles constituent un potentiel à l'exportation", a-t-elle estimé, soulignant que la proximité des marchés européens, le développement des cultures de niches pour l'exportation, les produits agricoles d'arrière-saison et de saison sont les principaux atouts qui devraient encourager les opérateurs algériens à aller sur le marché européen. Elle a relevé dans le même sens que les exportations des produits agricoles et agricoles transformés ayant bénéficié d'avantages préférentiels (exonération des droits de douane avec ou sans limitation de quotas), ont enregistré depuis 2005 un taux moyen de 80 % du total des exportations agricoles et agricoles transformés dont près de 90 % sans limitation de quotas. Concernant les produits admis sous contingents, les données demeurent marginales et à la baisse, a-t-elle dit. Il s'agit de la pomme de terre primeur (à la baisse), l'huile d'olive et ses fractions (évolution en dents de scie) et le vin (à la baisse). "Aucun des produits contingentés sur les 32 inscrits n'a atteint le quota", a-t-elle précisé.