GENEVE- L'Algérie souscrit à la nécessité d'assurer une "cohérence" entre protection internationale, recherche de solutions durables, développement et respect de la dignité des réfugiés dans le monde, a indiqué Idriss Jazairi, ambassadeur, représentant permanent auprès de l'Office de l'ONU à Genève. Jazairi a exprimé cette position à la conférence ministérielle commémorative du 60ème anniversaire de la convention de 1951 relative au statut de réfugiés et du 50 ème anniversaire de la convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatride, tenue récemment à Genève. Evoquant le chemin parcouru pour faire prévaloir le droit à la protection des personnes relevant du mandat du HCR (Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés), le représentant de l'Algérie a relevé qu'il reste "hélas fort à faire" dans cette voie alors qu'une "vague populiste xénophobe, a-t-il constaté, déferle sur plusieurs régions du monde". Dans ce cadre, il a affirmé que l'action humanitaire multilatérale en faveur des personnes relevant de la compétence du HCR doit être "préservée de la politisation et des aléas de la crise économique et financière mondiale". Pour Jazairi, la synergie en matière de protection des réfugiés, doit procéder des principes de solidarité internationale et du partage du fardeau entre pays d'accueil et pays bailleurs de fonds. Il a estimé, à cet égard, que la "mesure objective de la contribution en nature des pays d'accueil constituerait une reconnaissance encourageante de leurs efforts". Jazairi a formulé l'espoir, dans ce cadre, que les résultats du projets de recherche initié par le HCR sur le coût et l'impact de l'accueil des réfugiés ne tarderont pas à voir le jour. Il a ajouté que l'Algérie "attache du prix au dénouement des situations de réfugiés prolongées". "Le rapatriement librement consenti vers le pays d'origine demeure la solution à privilégier dès que les conditions politiques le permettent. Il doit se faire dans la sécurité, la dignité et le respect de la légalité internationale et des droits de l'homme", a-t-il dit. Par ailleurs, le diplomate algérien a estimé que la communauté internationale devait prendre des mesures plus efficaces pour réduire l'apatridie dans le monde. "La généralisation de la faculté de transmettre la nationalité par la mère à ses enfants, introduite, récemment dans le droit algérien, pourrait être encouragée dans cette optique", a-t-il indiqué. Il a rappelé que l'Algérie, fidèle à sa tradition d'hospitalité, a accueilli depuis son indépendance des milliers de réfugiés fuyant la persécution et l'occupation étrangère. Jazairi a noté, en outre, que l'Algérie a maintenu au cours de cette année sa frontière ouverte avec la Libye aux personnes fuyant la crise dans ce pays, tout en apportant, d'autre part, une contribution "significative" aux réfugiés somaliens du camp de Dadaab au Kenya. Une actualisation du régime dÆentrée et de séjour des demandeurs d'asile, des réfugiés et des apatrides en Algérie a été initiée pour assurer une meilleure protection des ces personnes vulnérables, a-t-il conclu.