ALGER - Les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat en avril dernier, qui se sont traduites notamment par la révision de plusieurs textes législatifs relatifs à l'exercice démocratique, ont été incontestablement le fait le plus marquant de la vie politique nationale de l'année 2011. Cette volonté d'approfondir le processus démocratique et de renforcer l'Etat de droit, l'Algérie a choisi de l'accomplir en toute souveraineté, dans la sérénité et avec l'implication de toutes les forces vives de la nation. Tout récemment, le président Abdelaziz Bouteflika avait souligné que l'Algérie n'avait pas à revenir à des expériences qu'elle a vécues depuis des décennies, en réponse aux voix qui se sont élevées "ici et là" pour s'interroger sur la singularité de l'Algérie et si elle faisait partie de son environnement ou non. L'Algérie "fait partie de ce monde, subit son influence et influe sur lui, mais elle n'a pas à revenir à des expériences qu'elle a vécues depuis des décennies", avait-il martelé, affirmant que le peuple algérien "reste attaché à son indépendance et à sa souveraineté". Pour concrétiser les réformes annoncées, l'ensemble de l'arsenal législatif sur lequel reposent les règles de l'exercice démocratique a été révisé. Ainsi, de nouvelles lois relatives aux partis politiques, au régime électoral, à la représentation des femmes dans les assemblées élues, aux cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire, aux associations et à l'information, ont été présentés par le gouvernement et adoptés par les deux chambres du Parlement lors de l'actuelle session d'automne. Tout cela en attendant la révision de la Constitution prévue après les élections législatives de 2012, conformément au calendrier établi par le président de la République. Ces différents textes de lois ont été élaborés sur la base des propositions formulées par les partis politiques, les représentants de la société civile et les personnalités nationales reçus par l'Instance de consultations sur les réformes politiques pour aboutir à un consensus national le plus large possible autour de ces réformes. Tous ces nouveaux textes visent à enraciner le processus démocratique en Algérie et à impliquer davantage le citoyen dans la gestion des affaires publiques, notamment à travers les organisations de la société civile. Les débats, lors de l'examen des projets de loi au Parlement, ont été animés et certaines formations politiques ont demandé au chef de l'Etat de procéder à une seconde lecture des nouvelles lois pour apporter, selon elles, les "correctifs nécessaires". Les réformes politiques engagées par l'Algérie ont été, par ailleurs, saluées par de grandes puissances étrangères qui ont exprimé leur appui à ce processus. Ainsi, des diplomates américains, notamment le secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, Jeffrey Feltman, le coordonnateur pour le contre-terrorisme auprès du département d'Etat, Daniel Benjamin, et l'ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher, ont clairement exprimé le soutien de leur pays au programme de réformes. Même position affichée par la Grande-Bretagne, qui par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, a considéré comme "très importantes" les réformes politiques initiées en Algérie. Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, en visite récemment à Alger, a lui aussi salué les réformes entreprises par l'Algérie, qualifiant ce processus de "profondément encourageant". Le commissaire européen chargé de l'élargissement et de la politique de voisinage, Stefan Fule, a également salué, au nom de l'UE, les réformes politiques engagées à même de répondre aux aspirations du peuple algérien. Tout comme l'année qui s'achève, 2012 sera également une année pleine au plan politique en Algérie avec d'importantes échéances prévues qui "laissent transparaître des horizons où régnera une démocratie qui réunit tous les éléments nécessaires", comme l'a souligné le président Bouteflika à l'ouverture de l'année judiciaire.