TUNIS - Le président tunisien, M. Moncef Marzouki, a affirmé qu'il accordait un "intérêt particulier" aux relations stratégiques tuniso-algériennes, mettant en exergue les intérêts communs à même d'"unifier" les économies des deux pays. La Tunisie est liée à l'Algérie par des "intérêts communs", a souligné le président tunisien dans une interview accordée au journal "Essabah". Il a en outre précisé qu'il se rendra en Algérie pour affirmer que les deux pays "ont besoin l'un de l'autre", soulignant l'"intérêt particulier" qu'il accorde aux relations stratégiques tuniso-algériennes. En réponse à une question sur ses récentes déclarations en Libye sur l'Algérie, M. Marzouki a affirmé que "l'expérience nous a démontré les conséquences de la non reconnaissance des résultats des urnes. Je ne veux pas juger nos frères Algériens, car ils sont plus au fait de leurs problèmes et des moyens de les régler". "Il faudra à l'avenir accepter les résultats des urnes et nous verrons ce que feront (chez nous) les islamistes. Nous verrons s'ils pratiqueront la démocratie réelle et s'ils accepteront l'alternance électorale. C'est ce que je souhaite personnellement", a-t-il ajouté. Il a fait savoir que ses déclarations en Libye "allaient dans ce sens précis et ne constituaient aucunement une ingérence dans les choix des Algériens ou dans leur mode de gouvernance". Dans une déclaration rendue publique, lundi soir, la présidence tunisienne a affirmé que "les relations historiques et stratégiques entre la Tunisie et l'Algérie ne peuvent être altérées par des analyses erronées qui manquent d'objectivité et de sources sûres". La présidence tunisienne a fait part de son "étonnement" des articles et commentaires publiés par certains journaux arabes qui ont "dénaturé" la teneur du discours du président Moncef Marzouki en Libye et "insinué" une tentative d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie, soulignant le respect "total et absolu" par la Tunisie de la souveraineté de l'Algérie, "président, gouvernement et peuple". Sur le plan maghrébin, M. Marzouki a souligné la nécessité d'ouvrir cet espace aux libertés de circulation, de séjour, de propriété et de travail en tant que "libertés essentielles" pour faire face à la crise économique "asphyxiante" pour tous les peuples du Maghreb, citant à ce titre l'expérience des pays européens qui ont ouvert leur espace entre eux en dépit des différences linguistiques et confessionnelles. Il a indiqué qu'il soumettra ces idées lors de ces visites dans les pays du Maghreb car il est temps, a-t-il dit, de "relancer le grand Maghreb arabe", se disant convaincu que la concrétisation de ces libertés pouvait favoriser une dynamique économique au mieux des intérêts des Etats et peuples du Maghreb.