ALGER - La célébration de Yennayer, nouvel an amazigh, et sa symbolique à travers les différentes régions de l'Algérie ont été évoqués durant la journée du jeudi au Centre des loisirs scientifiques (Alger). Un programme varié, comportant plusieurs activités autour des rites de la fête de Yennayer qui correspond au 12 janvier de l'année grégorienne, a été concocté pour l'occasion par l'établissement "Arts et culture" d'Alger. Entamé dès la matinée par un spectacle de Zorna (instrument de musique à vent traditionnel), animée par la troupe folklorique "El Assilia El Djazaïria", l'accueil de la nouvelle année amazighe 2962 s'est fait par l'ouverture d'une exposition d'objets d'arts et de plats traditionnels. Habits berbères, représentés par des robes kabyles et des burnous, notamment, sont exposés aux côtés d'une grande variété d'objets artisanaux propres à la Kabylie, dont des jarres et terre cuite, des bijoux en argent et des ustensiles de cuisine ancestraux. L'art culinaire n'était pas en reste. La spécialiste en cuisine amazighe traditionnelle, Hadjira Djillali, a proposé une table garnie de de mets à base de semoule, de farine, de figues séchées et d'huile d'olive. L'après-midi a été consacrée à l'histoire de Yennayer et à sa célébration dans l'ensemble du pays, expliquées lors d'une conférence animée par le chercheur Hamid Bouhbib et les représentantes d'associations locales à caractère culturel, Oum El Kheir et Fatiha Dahmani. Le chercheur Bouhbib a abordé dans son intervention les aspects historique et anthropologique de la fête de Yennayer et de l'apparition du calendrier amazigh qui remonte à l'an 950 avant Jésus-Christ. Il a rappelé que ce calendrier était agraire et prenait comme base les changements de saisons et les différents cycles de végétation rythmés par le positionnement des astres, tout en précisant que les populations célébraient Yennayer avec des rites symbolisant la fertilité, la joie et la solidarité. Pour leur part, Oum El Kheir et Fatiha Dahmani ont évoqué, respectivement, la célébration du nouvel an amazigh dans le sud algérien et dans l'Algérois. Après ce moment de mémoire historique, la place a été cédée au chant berbère traditionnel, représenté par des Achouiks, clamés par Djida Tamachetouht et Flora (Fatma Zohra Mouhoub). Les voix des deux cantatrices ont fait voyager l'assistance à travers les montagnes de Kabylie, au coeur de paysages naturels féeriques, avec beaucoup d'émotion et de nostalgie dans l'interprétation. La cérémonie s'est terminée autour d'un couscous au poulet et par la distribution du fameux Trez, mélange de friandises et de fruits secs, spécialement préparé pour le nouvel an berbère.