Le dîner du 1er jour de Yennayer en berbère est avant tout une fête culturelle Yennayer, une fête traditionnelle célébrée pratiquement par toutes les régions du pays. Chaque région répond à ses propres spécificités et traditions. A Constantine l'ambiance s'annonce festive et culinaire et de nombreuses activités culturelles sont prévues pour célébrer la 2e édition de Yennayer. Une tradition qui demeure chère aux Constantinois. La 2e édition de Yennayer qui correspond à l'année 2962, selon le calendrier amazigh, est marquée par l'organisation de diverses manifestations qu'animeront plusieurs wilayas qui partagent cette tradition, a indiqué mardi le directeur de la culture, Djamel Foughali, qui précisera que «des associations culturelles et artistiques de Constantine, de Batna, de Khenchela, de Ghardaïa, de Tizi Ouzou et de Béjaïa participeront à la célébration de cet événement qui marque le Jour de l'An du calendrier agraire utilisé depuis l'Antiquité par les Berbères». Dans ce même cadre, les festivités qui seront abritées par le Palais de la culture Malek-Haddad, sont argumentées, indique la même source «par des communications sur les us et coutumes berbères, des récitals poétiques en langues arabe et amazighe, des expositions sur le patrimoine partagé par la mémoire collective, et des soirées artistiques, au grand bonheur des Constantinois». S'exprimant sur ce même événement, l'historien-chercheur à l'université de Constantine, Mohamed-Seghir Ghanem, a rappelé que Yennayer, fêté le 12 ou le 13 janvier de chaque année, «correspond au 1er jour de janvier du calendrier julien, aujourd'hui en décalage de 13 jours par rapport au calendrier grégorien». Pour marquer la tradition, les familles constantinoises «parta-gent un repas copieux à base de couscous et de volaille, pour symboliser l'abondance de l'année qui s'ouvre», indique le chercheur. En dépit de sa dimension culturelle et traditionnelle, on raconte que le Nouvel An berbère, Yennayer, pour les Constantinois, perpétue le rituel d'une histoire liée à une «chèvre légendaire», cette chèvre, toute contente de ne pas avoir été trop malmenée par le froid glacial, ni emportée par les crues hivernales de Yennayer, correspondant à une bonne partie du mois de janvier, avait suscité l'ire de ce dernier. Fâché devant l'air narquois du caprin qui l'avait traité, à son ultime jour, «d'incapable de lui causer du tort», Yennayer lui avait juré «d'emprunter» une journée auprès de son «frère Fourar». La chèvre, dit-on, se remit à trembler de froid et de peur devant la menace d'être emportée par des eaux en furie. Depuis lors, ce jour, qualifié de «self El-maâza» à Constantine et dans sa région, est fêté par la confection de succulents repas, à base de pâte très fine, cuite légèrement sur un tadjine (plat) en acier avant d'être grossièrement découpée et arrosée de sauce à base de viande de mouton et de volaille.. Or, les mythes liés au mois de Yennayer diffèrent d'une région à une autre. On dit aussi que c'est la raison qui fait que février soit le mois le plus court de l'année à 28-29 jours. Le dîner du 1er jour de Yennayer en berbère est avant tout une fête culturelle qui évoque, selon certains, les premières manifestations connues de la civilisation berbère, au temps de l'Egypte ancienne. Yennayer prendrait naissance, il y a maintenant 2962 ans, le jour de l'accession, en l'an 950 av. J-C, d'un pharaon berbère, Chechonq Ier (Cesnaq en tamazight), au trône de l'Egypte antique.