NEW YORK - Un record de 103.000 réfugiés, demandeurs d'asile et migrants originaires de la Corne de l'Afrique, ont entrepris la périlleuse traversée du golfe d'Aden et de la Mer rouge en 2011, a indiqué vendredi le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Selon le porte-parole de cette agence onusienne, Adrian Edwards, avec 103.000 réfugiés, l'année 2011 a enregistré une hausse de presque 100% par rapport à 2010 où 53.000 personnes avaient effectué le même périple contre 78.000 en 2009. Parmi les personnes ayant fait la traversée l'année dernière, plus de 130 se sont noyées, a ajouté le même responsable, précisant que la plupart des nouveaux arrivants atteignent les côtes du Yémen déshydratés, mal nourris et souvent en état de choc. Selon M. Edwards, ''ceux qui traversent la Mer rouge et le golfe d'Aden sont confrontés à des dangers et des défis extrêmes à chaque étape de leur voyage, dans leurs pays d'origine, pendant le transit, et lors et après leur arrivée au Yémen. Il peut s'agir notamment de violences physiques et sexuelles ainsi que de traite''. Une fois au Yémen, a-t-il poursuivi, ils sont confrontés à de nouvelles difficultés, dont un accès insuffisant à l'eau, à la nourriture et aux soins de santé. Les dernières données indiquent également une augmentation du nombre d'Ethiopiens qui arrivent au Yémen, qui représentent désormais trois arrivants sur quatre. Jusqu'en 2008, la majorité de ceux qui effectuaient la traversée étaient des réfugiés somaliens fuyant les violences et les violations des droits de l'homme dans leur pays. Cette tendance a changé en 2009, depuis que les ressortissants éthiopiens représentent la majorité. A leur arrivée au Yémen, les Somaliens sont automatiquement reconnus réfugiés, ce qui leur assure l'accès à des documents et une liberté de circulation relativement importante. Quelque 25.500 réfugiés somaliens sont arrivés au Yémen sur la seule année 2011, soit un total de plus de 202.000. Sur quelque 76.000 Ethiopiens arrivés en 2011, près de 20% ont demandé l'asile au Yémen, représentant une augmentation de 10% par rapport à 2010. "Beaucoup d'Ethiopiens continuent de déclarer qu'ils ont quitté leur pays en raison du manque d'opportunités économiques et de subsistance. En tant que migrants économiques, ils considèrent le Yémen comme un pays de transit'', a-t-il souligné. ''Craignant la détention et l'expulsion, les migrants éthiopiens évitent les contacts avec les autorités et cherchent des moyens de rejoindre les autres pays du Golfe. Ils sont souvent victimes de vol, abus et extorsion et même d'assassinats de la part de passeurs et trafiquants", a souligné le porte-parole du HCR.