La situation humanitaire alarmante qui frappe la Somalie oblige des milliers de Somaliens à fuir leur pays depuis le début de l'année. Plus de 318 000 personnes ont préféré l'exil, dont 20 000 au Yémen, que de subir les affres d'une famine qui ne cesse de faire des victimes. Une évolution dans le déplacement de populations au mois d'août avec une baisse des déplacements internes en Somalie et des arrivées de réfugiés somaliens au Kenya et en Ethiopie, mais une augmentation des arrivées au Yémen, a été observée par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). «Alors que la majorité d'entre eux recherchent la sécurité et une aide humanitaire dans les pays voisins, au Kenya et en Ethiopie, de nombreux Somaliens continuent à se diriger vers le nord du pays pour effectuer la traversée périlleuse du golfe d'Aden», a indiqué un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, vendredi lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse. «Dans les centres de réception au Yémen, les nouveaux arrivants témoignent auprès de notre personnel des principales raisons de leur exil depuis la Somalie, qui sont la sécheresse, la famine, le conflit et le recrutement forcé», est-il précisé. Le conférencier a parlé de 1 600 personnes en moyenne par mois qui arrivent au Yémen. Selon lui, le nombre est en continuelle progression. «Au total, quelque 196 000 réfugiés somaliens se trouvent désormais au Yémen, où nos ressources sont encore fragilisées par le déplacement interne qui affecte plus de 415 000 personnes», a-t-il précisé. L'instabilité du Yémen et l'insécurité n'arrangent pas les choses pour les agents du HCR, bien au contraire. Les combats dans le gouvernorat d'Abyan, à l'est d'Aden, au Yémen, rendent de plus en plus difficile le transport des nouveaux arrivants depuis les centres de réception situés le long du Golfe vers le camp de réfugiés de Kharaz», a-t-il expliqué. Cependant, la dégradation de la situation sécuritaire au Yémen a limité la liberté des réfugiés pour trouver du travail, ou continuer leur chemin vers d'autres pays du Golfe, ce qui les a poussés à envisager de rentrer au pays, d'où le programme de rapatriement volontaire que mène le HCR, uniquement vers les régions relativement stables du Puntland et du Somaliland en Somalie pour les réfugiés qui en sont originaires. En plus des réfugiés Somaliens, le Yémen a recueillis des Ethiopiens au nombre de 8 787 rien que pour le mois de septembre. Avec les 3 292 Somaliens, le total des arrivants par la mer est de 12 079 durant le même mois. L'instabilité au Yémen donne également de nouvelles opportunités aux trafiquants d'êtres humains le long des côtes de la mer Rouge au Yémen ; ce qui empêche les équipes du HCR d'accéder aux nouveaux arrivants avant les trafiquants d'êtres humains. Une autre tendance inquiétante concerne les abus et les agressions sexuelles, en mer, sur les femmes réfugiées et migrantes. «Avec nos partenaires, nous fournissons des soins médicaux et une aide psychologique aux rescapées. L'information est également transmise à la police yéménite pour un suivi», a informé M. Mahecic.