ALGER- Le président tunisien, M. Mohamed Moncef Marzouki, a déclaré dimanche à Alger que le problème du Sahara occidental est une question "qui existe et qu'on ne peut ignorer", la qualifiant de "douloureuse sur le plan humain". "Le problème du Sahara occidental est une réalité qu'on ne peut ignorer. C'est une question épineuse, difficile et douloureuse sur le plan humain", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse animée à l'occasion de sa visite officielle en Algérie. M. Marzouki a rappelé, dans ce contexte, que cette question est posée actuellement au niveau de l'Organisation des Nations unies, soulignant dans le même sillage que les pays du Maghreb arabe sont appelés à "oeuvrer graduellement pour jeter de nouveaux jalons sur la voie de la construction maghrébine". "Une fois les relations améliorées et les frontières ouvertes, on procèdera alors au lancement de projets communs, un impératif pour l'instauration d'un climat psychologique susceptible d'ouvrir les canaux de communication et de connaissance à même de créer des conditions politiques et psychologiques nouvelles favorisant la résolution de ce conflit (Sahara occidental) de manière à préserver l'honneur ainsi que les intérêts communs de tous", a-t-il notamment dit. Le président tunisien a, en outre, annoncé que les dirigeants des pays du Maghreb arabe ont convenu de tenir un sommet maghrébin dans le courant de l'année 2012. Le sommet sera "sérieux" et ses résultats "palpables" pour les peuples de la région, a-t-il souligné, ajoutant que la rencontre se tiendra probablement en Tunisie "après examen des dossiers par les Etats" pour que le sommet "revête une véritable valeur et pour ne pas accabler nos peuples en convoquant des réunions pour la forme". Le président tunisien est arrivé dimanche matin à Alger pour une visite officielle de deux jours à la tête d'une importante délégation ministérielle dans le cadre du "renforcement du dialogue et de la concertation entre les deux pays". Interrogé, d'autre part, sur le renvoi de l'ambassadeur de Syrie à Tunis, le président Marzouki a indiqué que son pays a pris la décision de renvoyer l'ambassadeur du régime syrien, qui a "perdu toute légitimité après avoir usé de la violence contre son peuple". Pour ce qui est de l'extradition du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali en exil à Ryadh, le président Marzouki a déclaré : "nous sollicitons nos frères en Arabie Saoudite pour nous remettre ce criminel. Toutefois, nous ne ferons pas de cette demande une condition pour la continuité des relations entre nos deux pays". Il a, dans ce sens, promis un "procès équitable" à l'ex-président tunisien, tout en insistant sur "la revendication légitime de la Tunisie à récupérer l'argent et les biens détournés par Ben Ali". Interrogé, par ailleurs, sur le sort qui sera réservé à l'ancien Premier ministre libyen, Mahmoudi El-Baghdadi, qui se trouve en Tunisie, le président Marzouki a indiqué que son pays ne procèdera pas à son extradition tant que la Libye ne dispose pas d'un système stable et d'une justice indépendante". "L'honneur de la Tunisie nous empêche d'extrader cette personnalité, mais il sera, toutefois, renvoyé dans son pays une fois toutes les conditions réunies", a-t-il ajouté.