Le pr�sident tunisien, Moncef Marzouki est attendu aujourd�hui � Alger pour une visite officielle de deux jours. Cette visite s�inscrit dans le cadre d�une tourn�e maghr�bine l�ayant men�, auparavant, � Rabat et � Nouakchott. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le nouveau chef de l�Etat tunisien tentera de d�fendre, aupr�s des hauts responsables alg�rien, une initiative pour laquelle il d�ploie beaucoup d�efforts : la relance de l�Union du Maghreb arabe (UMA). Vieux routier de la politique, cet ancien opposant au r�gime Ben Ali, issu des rangs de l�extr�me gauche, a-t-il de r�elles chances de faire aboutir un si colossal projet ? Nul n�ignore que cette id�e de l�UMA �tait condamn�e � n��tre qu�un mortn� depuis son lancement, en 1988, par Chadli Bendjedid et Hassan II. Cela en raison du probl�me du Sahara occidental, Etat maghr�bin annex� par le royaume marocain depuis 1975 et r�duit, depuis, par Rabat au statut de �provinces du Sud�. L�ent�tement des Marocains � vouloir nier jusqu�� l�existence m�me d�une entit� humaine qui s�appelle �peuple sahraoui� est, en soi, une n�gation de toute id�e d�union entre pays maghr�bins, telle que la �r�ve� Marzouki. A savoir, une union sur le mod�le europ�en. Interrog� sur cette question par l�APS � la veille de sa visite en Alg�rie, le chef de l�Etat tunisien a eu cette r�ponse �vasive : �Quand vous avez un obstacle que vous ne pouvez surmonter, il faut le contourner. Moi, j�appelle � contourner cet obstacle, c'est-�-dire continuer � organiser le Maghreb avec les cinq libert�s, continuer � discuter et laisser ce probl�me, pour le moment, entre parenth�ses, le laisser � l�ONU qui s�en est empar� (�) Mettons ce probl�me entre parenth�ses pendant un certain temps mais avec l�id�e que si nous avan�ons vraiment sur le plan de la circulation et de l�installation des personnes, il y aura n�cessairement toute une mentalit� nouvelle, une nouvelle approche psychologique et un �tat d�esprit nouveau qui va s�installer dans le Maghreb et, curieusement, ceci va avoir un effet r�troactif positif chez l�ensemble des partenaires, y compris chez les Sahraouis (�)� A peine si Marzouki ne demandait pas aux Sahraouis de mettre entre parenth�ses leur droit l�gitime et naturel � exister en tant que peuple et en tant qu�Etat. Les Marocains ne demandent pas autre chose, d�ailleurs ! Peut on, objectivement, concevoir une union maghr�bine � l�europ�enne avec, � l�int�rieur, un peuple sous domination coloniale ? Et puis, � quoi ressemblerait cette union avec un Maroc qui refuse obstin�ment de proc�der au bornage des fronti�res avec l�Alg�rie, une Tunisie d�sormais entre les mains d�un r�gime islamiste m�me s�il �se dissimule� encore derri�re la fa�ade que lui offre un pr�sident int�rimaire de gauche et, enfin, une Libye qui sombre dans une dangereuse situation de non-Etat ?