Les "conditions psychologiques" pour la construction du Maghreb Arabe sont "désormais réunies" après la chute des dictatures en Tunisie et en Libye, a estimé samedi à Nouakchott le président tunisien Moncef Marzouki. "Nous estimons que le départ des dictateurs qui sévissaient en Tunisie et en Libye offre désormais au Maghreb Arabe les conditions psychologiques de sa remise en marche", a déclaré au cours d'une conférence de presse M. Marzouki, qui s'exprimait au deuxième jour de sa visite officielle en Mauritanie, consacrée à cette question de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). "Si nous acceptons de rester sur l'ancien système, nous n'avancerons jamais, il faut contourner le mur-barrière du conflit du Sahara Occidental, oeuvrer à changer les mentalités et évoluer vers la remise en marche de cette machine en panne", a-t-il plaidé. Le président tunisien a affirmé avoir reçu l'appui du Roi Mohamed VI et du président mauritanien Ould Abdel Aziz pour "la tenue d'un sommet le plus tôt possible'. "La grande soeur, l'Algérie, fera de même, j'en suis sûr", a-t-il souhaité. Sur l'insecurité au Sahel, le président tunisien a appelé à une collaboration de tous les pays contre le terrorisme pour "la sécurisation de nos frontières sud face à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) dont l'existence relève plutôt de la criminalité", selon lui. M. Marzouki a fait samedi au Palais des congrès de Nouakchott une conférence sur les révolutions du printemps arabe. Il a estimé à ce propos que "la ohabitation de l'ancien et du nouveau système dans une transition vers la démocratie s'avère nécessaire, à l'exemple de la Tunisie, pour une révolution qui soit la moins coûteuse possible". "Faire table rase de tout ce qui existait ne peut conduire qu'à plus de violence et de chaos", a-t-il souligné. Il a appelé le président syrien Bachar Al-Assad à "accepter l'inéluctabilité de la victoire de la révolution syrienne et à passer le pouvoir à son adjoint pour entamer une transition politique avant qu'il ne soit trop tard". M. Marzouki doit continuer samedi ses contacts avec les autorités mauritaniennes, en s'entretenant notamment avec le Premier ministre. Algérie- ennaharonline