ALGER - Boycotter les prochaines élections législatives prévues le 10 mai prochain ne constitue pas "une alternative efficace" à la participation, a estimé, le président du Front des Forces socialistes (FFS), Hocine Ait Ahmed. Dans une intervention lue en son nom vendredi par le Premier secrétaire du parti, M. Ali Laskri devant les participants à la convention nationale, M. Ait Ahmed a souligné qu'"aucun boycott ne peut assurer qu'il constitue une alternative efficace à la participation" aux prochaines élections. Relevant le "dilemme" devant lequel se trouve le parti face au prochain rendez-vous électoral, le chef du parti a affirmé que si le FFS décidait d'y participer, il ne peut toutefois assurer sécurité ou changement démocratique. "Nous ne pourrons donc assurer que nous allons sanctuariser le pays, veiller à la sécurité nationale et initier le changement démocratique en y participant", a-t-il dit. M. Ait Ahmed a regretté que son parti au regard de ses "ambitions" et de ses "potentialités", débat de l'utilité d'une participation électorale "quand tant de défis sont encore à relever", selon lui. "Nous aurions même (...) pu être occupés par un débat sur les modes de scrutin, ou les prérogatives institutionnelles de telle ou telle assemblée et cela n'aurait pas été déprimant, compte tenue de l'évolution permanente des conditions de l'exercice politique et démocratique à travers le monde et l'histoire", a-t-il expliqué. Discuter de l'opportunité de participer ou non à une consultation électorale intervient dans un contexte de "dévoiement des pratiques politiques, électorales ou non électorales, autant que des instruments de contrôle", a-t-il encore regretté. Le président du FFS, a insisté que son parti et l'Algérie sont "notre maison à bâtir envers et contre tous les séismes". Par ailleurs, le chef du parti est revenu sur ce qu'il a appelé "les clivages qui traversent le parti", estimant qu'ils ont "failli, plus d'une fois le perdre, surtout durant les années de braises et de cendres dans lequel le pays a été plongé malgré lui". M. Ait Ahmed a dit "assumer" avoir "dû prendre des décisions qui ont pu sembler unilatérales", avant d'affirmer qu'"elles ne l'ont jamais été". "Il m'est arrivé de trancher entre des propositions différentes, voire divergentes, mais je n'ai rien ordonné ni engagé selon mon entendement, car nul homme sensé ne devrait laisser son jugement tributaire de son seul entendement", a-t-il expliqué. Il a aussi affirmé, dans un autre contexte, que le FFS tenait à l'unité de la Kabylie, "autant qu'à l'unité de chaque région d'Algérie et de l'Algérie elle-même". Et pour appuyer ses propos, M. Ait Ahmed a ajouté qu'"un coup d'œil sur notre histoire et un regard sur le monde, nous montrera aisément combien l'unité de chacune des parties est tributaire de l'unité du tout, qui les constitue autant qu'elle le constituent". Quant à la l'unité du "pôle démocratique", le chef du FFS a expliqué que cette question sera "à l'ordre du jour (et peut-être pas), quand la politique reprendra ses droits sur le bricolage inconscient, les mensonges, les manipulations et les enfermements de tous ordre". Revenant sur les débats que le parti a initié autour de la participation ou pas aux législatives, M. Ait Ahmed a souligné qu'il attendait de ces débats qu'"ils éclairent" la démarche du FFS autant que sa décision finale. Pour rappel, le FFS avait lancé, il y a un mois, un débat sur les prochaines échéances électorales, auquel ont pris part des militants et des sympathisants du parti, ainsi que des personnalités nationales, des syndicats autonomes et des représentants de la société civile. Des débats ont eu lieux dans 36 wilaya autour des avantages et des inconvénients d'une participation ou d'un boycott du FFS aux élections législatives du 10 mai prochain. La convention nationale a sanctionné ces rencontres dont le bilan sera soumis à la prochaine session du conseil national du parti qui aura à trancher sur la décision finale du FFS par rapport au prochain scrutin.