Le Front des forces socialistes (FFS) a entamé, hier, une série de rencontres régionales en guise de préparation de la convention nationale du parti sur les prochaines échéances nationales en organisant des conseils fédéraux. Le premier secrétaire nationale du FFS, Ali Laskri, a choisi la ville de Tizi Ouzou comme première escale, où il a rencontré les militants du parti, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Il a annoncé, lors de sa brève intervention, que la synthèse de ladite convention «n'a pas pour vocation à décider de notre position concernant les prochaines législatives. Ça sera le moment de rendre public ce que nous aurons à discuter dans toutes les instances du parti et finaliser notre réflexion sur les thématiques qui nous paraissent essentielles par l'organisation de tables rondes... à partir d'aujourd'hui et jusqu'à la fin janvier, les différents conseils fédéraux entameront la discussion et l'enrichissement du document préparé par la commission de la stratégie du conseil national». Le nouveau secrétaire général du FFS a précisé que la décision de la participation de son parti aux prochaines échéances électorales, législatives et locales, sera connue le 11 février prochain à Alger lors de la tenue de la convention nationale. «L'ensemble de notre réflexion sera transmise au fur et à mesure à la commission de la stratégie politique chargée d'élaborer la synthèse finale de notre argument qui sera présentée et rendue publique lors de la convention nationale qui se tiendra le 11 février à Alger», dira Ali Laskri. Même si tout porte à croire que le parti de Hocine Aït Ahmed prendra part aux prochaines élections législatives, le numéro 2 du FFS reste très prudent. Il indiquera qu' «une fois encore, la crédibilité de notre parti est en jeu. Aller ou non aux élections constitue assurément une décision importante». «La méthode qui nous conduira à la décision ne l'est pas moins», ajoutera-t-il. Avant de poursuivre : «Soit les Algériens auront la chance de vivre un scrutin libre et ouvert qui permettra à la population de choisir librement ses représentants, comme nos voisins Marocains et Tunisiens, ou bien alors nous verrons le pays sombrer davantage.» C'est donc une sorte d'avertissement que lance Laskri qui, depuis son retour à la tête du parti, tente de galvaniser ses troupes. Tabbou contre la participation aux élections Un document de la préparation de la convention nationale, élaborée par la commission de stratégie politique, a été remis aux militants. Ce document, une sorte d'une rétrospective des élections organisées en Algérie depuis l'avènement démocratique depuis 1990, sera soumis aux militants et sympathisants du parti pour débat. Il faut noter qu'à la fin de leurs interventions, la presse a été invitée à quitter la salle par les responsables du FFS. Un débat très chaud a suivi la rencontre entres les militants. Selon des échos qui nous sont parvenus, une bonne partie de militants de Tizi Ouzou qui sont intervenus est de tendance à boycotter les prochaines élections législatives. A leur tête, l'ex-secrétaire général, Karim Tabbou. Ce dernier se demande pourquoi prendre part à des élections législatives alors que rien n'a changé sur la scène politique nationale depuis les dernières élections de 2007. Selon un militant qui a pris part aux débats, Tabbou a insisté sur le respect de la ligne politique et aux principes du FFS depuis sa création comme argument pour rejeter les prochaines élections Législatives. Le débat ne fait que commencer au FFS. Il est utile de rappeler que le FFS, plus vieux parti d'opposition en Algérie, n'a pas participé aux dernières élections législatives de 2002 et 2007.