ALGER - Les travaux de la 30e session du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères, qui ont pris fin samedi à Rabat, ont été marqués par l'appel lancé par l'Algérie à la tenue d'une réunion ministérielle pour examiner la question sécuritaire dans la région. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait souligné que l'Algérie, qui a inscrit la question sécuritaire à l'ordre du jour de cette réunion, préconisait une véritable et efficace coopération dans ce domaine et une conjugaison des efforts pour faire face aux dangers qui menacent la région. Il avait ainsi appelé à la mise en place d'instruments pour coordonner les efforts afin de lutter contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic d'armes, la contrebande et l'émigration clandestine. M. Medelci avait affirmé que ces dangers qui menacent la stabilité et la paix dans la région ainsi que la sécurité des personnes et des biens exigeaient une plus grande vigilance et une coopération de toutes les parties. Le responsable algérien avait affirmé, au cours de la deuxième journée de la réunion, que les ministres maghrébins avaient convenu d'examiner la question sécuritaire dans la région et la coopération dans ce domaine de façon organisée, sérieuse, cohérente et durable. Après avoir fait remarquer que plusieurs régions du monde étaient confrontées aux problèmes de sécurité y compris la région maghrébine, M. Medelci avait martelé que "sans assurer la sécurité nous ne pouvons rien faire". "Nous devons nous mobiliser pour assurer la stabilité du Maghreb arabe en menant une lutte contre tous les fléaux notamment contre le crime organisé transfrontalier" et contre tous les dangers qui menacent la région, avait-il dit. Pour le chef de la diplomatie algérienne, "il y a des situations qui diffèrent de zone en zone", rappelant que la logique qui avait prévalu sur la question de la sécurité dans cette région était "bâtie sur le fait que les pays qui sont directement riverains aujourd'hui du Sahara ont décidé de travailler ensemble pour lutter contre le terrorisme". A propos de la tenue du prochain sommet des chefs d'Etat de l'UMA, le ministre algérien avait estimé que "la priorité aujourd'hui est d'évaluer notre action en vue d'organiser un sommet avant la fin 2012". "Nous avons un grand espoir pour que la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères soit un point de départ pour l'UMA qui se transformera d'un rêve permanent en réalité dans les mois et les années à venir", avait déclaré M. Medelci lors d'un point de presse commun avec son homologue marocain, Saad Eddine El-Othmani, à la veille de la réunion de la 30e session du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères. De son côté, M. El-Othmani avait indiqué que toutes les conditions étaient réunies pour donner une nouvelle dynamique à l'édification de l'UMA étant donné que la volonté politique existait dans chaque pays maghrébin en affirmant que "l'année 2012 sera celle de l'UMA" Au sujet de l'état des relations bilatérales, M. Medelci avait indiqué que celles-ci avaient un caractère stratégique, qu'elles étaient sérieuses mais non suffisantes en réaffirmant la volonté d'élargir ces relations à tous les pôles de coopération. "Nous avons devant nous des perspectives qui permettent à l'Algérie et au Maroc de consolider leurs relations, et ce, en agissant jour après jour pour la concrétisation de la volonté politique qui existe dans les deux pays", a-t-il dit. Au sujet de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, M. Medelci avait souligné la nécessité de n'envisager l'avenir uniquement "sous l'angle des frontières" en considérant que "quelle que soit l'importance de celles-ci, cela ne doit pas occulter les espoirs que nous portons pour réunir les conditions d'une plus grande intégration". S'agissant de la question du Sahara occidental, le ministre algérien avait déclaré que les deux parties ont convenu que chacun respecte le point de vue de l'autre. "Nous avons convenu de respecter le point de vue de chacun sur cette importante question", avait affirmé M. Medelci en rappelant que celle-ci est "entre les mains des Nations Unies depuis des années et le restera à ce niveau". Il avait également réaffirmé que l'Algérie avait "une confiance totale en l'Organisation des Nations unies pour qu'elle aboutisse à une solution satisfaisante pour les deux parties conformément aux résolutions onusiennes''. M. Medelci n'avait pas omis à cette occasion de rappeler qu'"en 1989, avec la naissance de l'idée de l'UMA, la question du Sahara occidental existait déjà" avant d'estimer que cette question "ne nous empêchera pas d'avoir des relations bilatérales positives". Il est à noter que l'Algérie et le Maroc avaient signé, vendredi, un mémorandum d'entente sur la mise en place de mécanisme au sujet de pourparlers politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays dans le but d'insuffler une dynamique nouvelle aux relations entre les deux pays. La réunion avait été précédée par la tenue du comité de suivi de l'UMA auquel a pris part Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Dans son intervention devant cette réunion, M. Messahel avait exposé l'approche algérienne pour redynamiser l'action maghrébine commune en accordant la priorité à trois grands volets, à savoir le politique, l'économique et le sécuritaire. Il avait notamment souligné que l'approche algérienne préconisait de redynamiser l'action maghrébine selon une approche "pragmatique" et "évolutive".