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Tenir compte du niveau d'instruction lors de l'élaboration des listes de candidature
Publié dans Algérie Presse Service le 24 - 02 - 2012

ALGER - Des militants à faible niveau d'instruction s'obstinent à "rivaliser" avec les intellectuels au niveau de certaines formations politiques afin de garantir leur candidature aux prochaines élections législatives mais aussi et, plus grave encore, se placer en tête de liste, déplorent des universitaires et des responsables de partis politiques.
Phénomène habituel pour certains partis qui ont offert, auparavant, l'occasion à ces militants de se placer en tête de liste, cette attitude est perçue par d'autres responsables politiques approchés par l'APS comme étant "une entrave à l'exercice politique et parlementaire influant négativement sur le processus de réformes politiques initié en Algérie".
Pour le Secrétaire général du Mouvement Al-Islah, Akouchi Hamlaoui, l'acceptation par certains partis de candidats à faible niveau d'instruction pour les élections législatives dénote d'"une volonté de consacrer la médiocrité au sein des institutions constitutionnelles de l'Etat".
M. Hamlaoui a appelé les partis à bannir ce comportement "condamnable et inacceptable", d'autant que l'APN a besoin de personnes intègres, instruites et jouissant de "bon sens". Il a appelé, par la même, à "sanctionner" les partis qui encouragent "délibérément ou involontairement l'ignorance au sein des institutions élues par le peuple algérien".
Concernant les conflits internes qui surgissent à l'approche de chaque rendez-vous électoral pour accaparer la tête de liste, M. Hamlaoui a affirmé que lorsqu'il y a "alliance entre politique et argent, la corruption sévit", faisant allusion à ceux qui injectent des moyens financiers dans toute pratique politique en vue de "dénuer la compétition électorale de toute intégrité".
Les partis qui exploitent, sans scrupule, l'argent pour représenter le peuple "versent dans des pratiques commerciales et leur accréditation fait office d'un registre de commerce qu'ils affichent à chaque échéance électorale".
La propagation de ce phénomène se veut, selon le chargé de la communication au Mouvement de la société pour la paix (MSP), Djamel Mida, "une pratique nuisible à la réputation des partis".
Dans ce contexte, M. Mida a appelé les partis à "s'éloigner de telles pratiques au mieux des intérêts de la nation qui aspire à un avenir meilleur".
Après avoir dénoncé l'implication de l'argent pour accaparer les têtes de liste dans certaines composantes politiques, le représentant du MSP a exprimé "le rejet" par son mouvement de cette pratique "préjudiciable" à la prochaine législature chargée d'examiner l'amendement de la constitution.
Le parlement doit abriter des personnes "consciencieuses et conscientes des contours de la politique générale", des personnes à l'écoute des préoccupations des citoyens et non à la recherche de "l'immunité parlementaire", a-t-il souligné.
M. Mira a également qualifié d'"inacceptable" l'appel à candidature lancé par certains partis aux "premiers venus" ajoutant que cela dénotait de l'incapacité des responsables de ces partis de jouer pleinement leur rôle sur la scène politique nationale.
Le secrétaire général du mouvement En-Nahdha Fateh Rebiai a, de son coté, affirmé que les candidats à la chambre basse dont le niveau d'instruction est limité "nuisent" non seulement à l'action politique dans le pays mais également aux institutions de l'Etat.
"Aucun critère n'est appliqué dans l'élaboration des listes de candidature de certains partis dont les programmes sont inconsistants et la base militante faible. Leur seul souci étant "le parachèvement des listes". Il a appelé ces formations politiques à "la raison, au rationalisme et au sens des responsabilités" dans le choix des compétences aptes à honorer le peuple.
Quant au phénomène consistant à payer de fortes sommes pour gagner une place en tête des listes de candidature, M. Rebiai l'a qualifié de "dysfonctionnement volontaire" dont le but est de barrer la route aux compétences capables de gérer la chose publique, d'influer positivement sur le processus "irréversible" des réformes et de promouvoir le système politique du pays.
De telles attitudes, a-t-il affirmé, "suffisent pour le retrait d'agrément" à ces partis qui réduisent l'action politique à une "transaction financière".
Parallèlement à cette vision les professeurs universitaires voient dans ces pratiques "répréhensibles", "une manipulation de la pratique politique en la mettant à la merci des détenteurs d'argent, des analphabètes et des convoiteurs de richesses".
Pour Pr Abdelali Rezagui, certains partis ne misent pas autant sur "le niveau culturel, les compétences intellectuelles et la réputation de leurs candidats que sur les candidats qui offrent le plus".
Ces partis sont, selon lui, "incapables de posséder des programmes incitatifs ni de stimuler l'adhésion des citoyens ce qui les rend quasiment absents n'apparaissant que lors d'échéances électorales avec pour souci premier d'appâter les fortunés en quête de candidature".
Mourad Chahmat, a quant à lui, estimé que "l'avancée des analphabètes pour être en tête de liste de certains partis dénote de la débâcle politique de ces partis privés, le plus souvent, d'une élite consciente capable de servir le peuple" et de relancer le processus de progrès et de prospérité.
L'accaparement de la pratique politique par l'argent n'est pas, a-t-il dit, "propre à l'Algérie" mais pratiqué dans de nombreux pays à l'approche des rendez-vous électoraux.


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