La réussite du Plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA), adopté en mars 2011 à Alger, passe par une conjugaison des efforts notamment pour la mobilisation des ressources financières, a affirmé, lundi à Alger, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. L'application d'AIDA, adopté lors de la 19ème Conférence africaine des ministres africains de l'industrie (CAMI-19) en mars 2011 à Alger, exige aussi une implication accrue de l'ensemble des pays concernés, a-t-il souligné lors de la deuxième réunion du Bureau de la CAMI-19 à laquelle ont pris les ministres de l'industrie du Kenya et du CongoBrazzaville. M. Benmeradi a convié la Commission de l'Union africaine (CUA) et les Communautés économiques régionales (CER) à travailler étroitement avec les pays africains pour définir les projets intégrateurs et de préparer les rencontres avec les bailleurs de fonds susceptibles de contribuer au financement d'AIDA. Selon lui, une rencontre regroupera avant la fin du premier semestre 2012 les membres du Comité de pilotage des projets contenus dans ce plan d'action avec des bailleurs de fonds. Pour sa part, le représentant de l'Union africaine, Hussein Hassan Hussein, a salué l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Banque africaine pour le développement (BAD) pour leur soutien "inchangé" à la CAMI et au plan d'action AIDA. L'industrialisation de l'Afrique permettra, a-t-il dit, de booster la croissance, d'augmenter le PIB (Produit intérieur brut) et de créer de l'emploi dans les pays du continent. "En dépit des efforts consentis, il reste malheureusement beaucoup de choses à faire pour renforcer les capacité industrielles des pays africains et normaliser leur production pour permettre sa commercialisation dans les marchés local et international", a-t-il soutenu. La représentante de l'ONUDI, Amita Misra, s'est dite quant à elle "confiante" de la réussite du plan d'action AIDA qui est la première stratégie africaine pour le développement industriel dotée d'un dispositif complet de mise en œuvre. Le plan d'action AIDA, élaboré par l'ONUDI en collaboration avec l'UA, comprend 23 programmes et 53 projets de développement dans des pays et des sous régions d'Afrique, a-t-elle expliqué. Mme Misra a annoncé l'organisation d'une rencontre les 4 et 5 juin prochain à Addis-Abeba en vue d'encourager les échanges commerciaux entre les pays africains. Ce rendez-vous, qui se veut un espace de rencontre et d'échange entre les hommes d'affaires et opérateurs économiques africains, sera placée sous le thème "la diversification économique et l'industrie manufacturière". De son côté, le représentant de la Commission économique pour l'Afrique et l'Organisation des Nations unies (CEA-ONU), Ndubisi Nwokoma, a affirmé qu'une industrialisation accélérée du continent africain nécessitait le développement dans cette partie du monde d'énergies renouvelables, peu onéreuses, comme le solaire ou l'éolien. Cette industrialisation, dont l'objectif premier est la transformation localement des richesses naturelles pour obtenir de la valeur ajoutée, doit se faire dans le respect de l'environnement, a-t-il estimé. Il a indiqué que les pays africains auraient tout à gagner en se rapprochant de puissances économiques émergentes à l'image de l'Inde et le Brésil, qui ont "réussi malgré les difficultés à se faire une place parmi les grands de ce monde". Le Bureau de la CAMI-19, dont la première réunion avait eu lieu en décembre 2011 à Vienne (Autriche), est composé des ministres de l'industrie de l'Algérie (présidente), du Kenya, du CongoBrazzaville, de Gambie et du Malawi, rappelle-t-on. Placée sous le thème générique : "Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée", la CAMI-19 avait enregistré la présence de quelque 300 participants venus de 35 pays africains.