La protection des réfugiés relève de la responsabilité de tous les Etats, a affirmé jeudi à Biskra le secrétaire général de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH), Abdelouahab Merdjana. L'Algérie fait partie du groupe restreint des 42 pays qui ont ratifié, en 2004, la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, a-t-il souligné, estimant que l'Algérie est passée de la situation de pays de transit à celle de pays d'accueil avec la présence sur son territoire, en 2011, de 94.000 migrants et réfugiés recensés par le Haut-commissariat aux les réfugiés (HCR). Intervenant en marge de l'Atelier technique sur le phénomène migratoire, il a également évoqué le cas de l'émigration clandestine d'algériens, notamment des jeunes sur des ‘‘barques de la mort'' vers la rive Nord de la Méditerranée, appelant, dans ce contexte, au renforcement de la coopération entre l'ensemble des pays du bassin méditerranéen dans le domaine de la lutte contre ce phénomène devenu transnational, au travers de la mise en place de mécanismes régionaux pour le contenir. De son côté, Christopher Hein, directeur du Conseil italien pour les réfugiés (CIR) a estimé que cette rencontre représente une opportunité pour connaître la situation de la migration dans la région et en Algérie en particulier, ainsi que pour mesurer les efforts déployés pour y faire face. Il a également inscrit cet Atelier dans le cadre du projet d'accueil et de maintien des migrants lancé en janvier 2011 conjointement avec la CNPPDH, l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme, le centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) de Vienne (Autriche), ayant permis à ce jour la tenue de trois rencontres. Les représentants de l'ICMPD, Arabelle Bernecker et Jean-Yves Charriou, ont mis l'accent sur les conditions d'accueil des migrants, y compris clandestins, insistant sur le respect de leurs droits et de leur dignité par la mise à leur disposition du ‘‘minimum nécessaire à leurs besoins psychologique, social et éventuellement culturel et de loisirs'' car, a affirmé Mme Bernecker, ‘‘le migrant n'est pas un criminel''. Pour sa part, Mohamed Saïd Musette, du Centre de recherches en économie appliquée au développement (CREAD), a souligné les ‘‘importants efforts de l'Algérie pour prendre en charge les flux de migrants et de réfugiés traversant ses frontières, dans le cadre du respect des conventions internationales''. L'ensemble des intervenants se sont accordés à souligner, à, l'issue des travaux de cet atelier, que la migration constitue un phénomène bien réel auquel il faudrait faire face dans le cadre des droits de l'homme et en développant une approche humanitaire basée sur la conjugaison des efforts régionaux et internationaux.