La 9ème réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc a pris fin mardi soir à Manhasset (New York) sans aucune avancée majeure à relever dans les négociations entre les deux parties lesquelles vont se rencontrer en juin et juillet prochains pour d'autres nouveaux rounds informels. A la fin de cette rencontre, l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a indiqué à la presse que tout comme à l'occasion des réunions informelles précédentes, les discussions ont eu lieu dans "une atmosphère d'engagements sérieux, de franchise et de respect mutuel". Quant à la teneur des négociations, il a souligné qu'afin de "trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU, les deux parties ont poursuivi l'approfondissement de la discussion de leurs propositions respectives". Il a, cependant, relevé que chacune des deux parties au conflit "a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir, tout en réitérant leur volonté de travailler ensemble afin de trouver une solution politique conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nation Unies". Quant aux autres thèmes abordés, M. Ross a indiqué que les deux parties ont poursuivi leur discussion sur le déminage, les ressources naturelles et l'environnement, "sans préjudice au statut définitif du territoire". A cet égard, a-t-il, ajouté, "les deux parties se sont réjouies des progrès enregistrés sur ces sujets, et ont confirmé leur intérêt de continuer à travailler avec l'ONU sur ces questions et d'autres dans le cadre des négociations en cours". En ce qui concerne les mesures de confiance (visites familiales notamment), l'Envoyé personnel de Ban Ki-moon a souligné que le Front Polisario et le Maroc ainsi que le Etats voisins (Algérie et Mauritanie) ont passé en revue les résultats de la 2ème rencontre d'évaluation avec le Bureau du Haut-Commissaire pour les réfugiés tenue à Genève en janvier dernier. Les parties ont également confirmé leur volonté de participer à deux séminaires organisés par ce Bureau qui devraient avoir lieu en octobre prochain. Un de ces séminaires portera sur le rôle de la femme alors que l'autre portera sur la signification de la tente (khaima) dans la culture hassaniyya. Dans le cadre de la poursuite du processus des pourparlers, il a été convenu de la tenue d'autres rounds dont le premier est prévu en juin dans une ville européenne alors que le second se déroulera en juillet dans un lieu qui n'a pas été encore défini. En outre, M. Ross effectuera une tournée régionale qui débutera à la mi-mai prochain, dont une visite au Sahara occidental, a-t-il fait savoir. Pour sa part, le chef de la délégation sahraouie à cette réunion informelle, Khatri Addouh, a déclaré à la presse qu'il était grand temps pour que "le Conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités pour permettre le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique". Pour M. Addouh, "il est inacceptable que le Maroc continue, par ses atermoiements et manœuvres, à tourner le dos à l'avènement d'une paix juste et durable qui assure au peuple sahraoui le droit de décider librement de son destin et permet aux peuples du Maghreb de construire un ensemble démocratique, prospère et stable". Pour ce qui est du contenu de ce round, M. Addouh, qui est également le président du Conseil national (parlement) de la République arabe sahraouie démocratique, a fait savoir qu'un accent particulier a été mis sur la question du corps électoral et les mécanismes d'autodétermination. En effet, a-t-il expliqué, "comme l'a déjà souligné le Secrétaire général de l'ONU, la consultation du peuple sahraoui sur son devenir est un passage obligé pour toute solution juste, crédible et durable du conflit de décolonisation du Sahara occidental". Ceci confirme une fois de plus, a soutenu M. Addouh, "l'attachement de la communauté internationale à une solution du conflit garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Par ailleurs, le chef de la délégation sahraouie a rapporté qu'outre les questions relatives aux ressources naturelles, au déminage et aux mesures de confiance abordées lors de cette réunion, la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, le libre accès au territoire pour les ONG, la presse et les observateurs internationaux ont été aussi soulevés par la délégation du Front Polisario. Sur ce point, il a souligné que la délégation sahraouie "a appelé à l'arrêt de la répression contre les citoyens sahraouis sans défense et la libération de tous les détenus politiques dans les geôles marocaines". Pour M. Addouh, "le silence de l'ONU devant les exactions commises par les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental est inadmissible". A rappeler que le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset (Etats-Unis), et neuf réunions informelles à Vienne (Autriche), à La Valette (Malte) et à Manhasset.