Le crime organisé transfrontalier compte parmi les défis majeurs à relever avec beaucoup de rigueur, a affirmé mercredi à Hammamet le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, soulignant la nécessité d'une coopération efficiente entre les pays arabes face à ce fléau qui s'est propagé, notamment à travers la convention de lutte signée en décembre 2010. Intervenant aux travaux de la 29e session du conseil des ministres arabes de l'Iintérieur (CMAI), M. Ould Kablia a indiqué que cette session intervenait dans un contexte de mutations effrénées que connaissent certains pays arabes. Ces changements ont induit de nouvelles donnes qui risquent de se répercuter sur l'ensemble de la région arabe, a estimé M. Ould Kablia pour qui "ces évènements auront un impact sur la sécurité et la stabilité de tous les pays arabes et des organismes liés aux réseaux du crime organisé transfrontalier activant en région arabe les exploiteront notamment dans le trafic d'armes". Il a préconisé, face à cette situation, la mise en place de nouvelles politiques et stratégies et la création de mécanismes de coopération efficients dans le cadre du CMAI. M. Ould Kablia a appelé également à relancer et développer les outils de coopération sécuritaire et de les adapter à la conjoncture actuelle et à la nouvelle criminalité qui en a découlé et qui menace la sécurité et la stabilité des peuples arabes. Pour M. Ould Kablia, les crimes de corruption, de blanchiment d'argent, la cybercriminalité, le trafic d'armes, les enlèvements et le financement du terrorisme sont tout aussi dangereux que le terrorisme. Une coordination des efforts s'impose face à ces fléaux qui menacent la sécurité nationale et sapent les efforts de développement dans les pays arabes, a-t-il dit. Les faits ont démontré que les principales sources de financement sur lesquelles comptent les groupes terroristes aujourd'hui, sont les fonds provenant de rançons versées contre la libération de personnes enlevées outre les revenus du trafic de drogue et d'armes et du blanchiment d'argent, a encore fait remarquer M. Ould Kablia pour qui une coopération pour le tarissement des sources de financement de ces actes criminels est vitale à travers le consolidation et le développement des mécanismes adoptés au niveau national ou encore sur les plans arabe et international. M. Ould Kablia a mis l'accent à cet égard sur la nécessité d'accélérer la mise en place de nouvelles mesures pratiques telles l'interdiction totale du versement de rançons et la criminalisation de ces pratiques illégales qui permettent aux groupes criminels de trouver les ressources financières pour leurs activités et leur survie. La convention arabe sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme comporte plusieurs mesures à même de favoriser l'éradication de ce fléau, a soutenu M. Ould Kablia. Il a enfin appelé à la tenue dans les meilleurs délais d'une conférence internationale, sous l'égide des Nations unies, pour examiner tous les aspects du terrorisme et de conclure une convention internationale globale de lutte contre le terrorisme devant dégager une définition précise et commune, du terrorisme, et qui fait la distinction entre ce fléau abject et le combat légitime des peuples pour la libération et l'autodétermination admis par les chartes internationales.