Plusieurs responsables d'associations nationales ont exprimé leur disponibilité à sensibiliser les différentes franges de la société, notamment les jeunes, à l'importance de la participation aux prochaines législatives, craignant "que certaines associations ne se rangent derrière des partis politiques pour des raisons idéologiques et financières". Dans des déclarations à l'APS, des responsables d'associations ont souligné la nécessité pour le mouvement associatif à travers l'ensemble du territoire d'arrêter un "programme de terrain" qui réponde aux aspirations des jeunes. Pour le président de la fédération nationale du mouvement associatif, M. Abdelmadjid Salmi, le travail de sensibilisation est "au coeur des missions dévolues aux associations". Afin de s'acquitter pleinement de ce rôle, les associations doivent s'adapter aux exigences actuelles induites par les mutations que connaît la société dans les différents domaines, a-t-il dit, insistant sur la nécessaire harmonisation du travail des association avec la loi organique relative aux associations promulguée récemment. La fédération nationale du mouvement associatif a arrêté à cet effet un programme national qui se poursuivra jusqu'à la date du prochain rendez-vous électoral, a fait savoir M. Salmi, précisant qu'"il s'agit notamment d'inciter les jeunes à accomplir leur devoir électoral indépendamment de leurs appartenances politiques". La fédération qui compte 7.500 adhérents et plusieurs associations affiliées à l'échelle nationale, a prévu d'organiser dans ce cadre plusieurs conférences et d'intensifier l'action de proximité, a-t-il indiqué. Pour ce responsable, les partis politiques sont eux aussi appelés à donner des gages aux jeunes en répondant à leurs revendications "légitimes"et pouvoir ainsi encourager cette frange de la société à s'engager dans l'action politique. La présidente de l'association de solidarité avec la femme rurale, Mme Saida Benhabyles, a, pour sa part, estimé que l'état actuel des associations "ne leur permet pas de s'acquitter pleinement de leur rôle" de médiateur social capable d'inciter les gens à participer aux prochaines législatives, en raison, a-t-elle dit, de "l'affiliation de la plupart des associations à des partis". Au lieu d'être la "conscience de la société" et de se faire l'écho des préoccupations de ses différentes franges, certaines associations se rangent derrière des partis qui se proposent de les financer bien que la loi l'interdise, a déploré la responsable. Cette pratique constitue un danger pour les associations qui sont ainsi contraintes de calquer leurs positions sur celles des partis qui les pourvoient, a-t-elle estimé. Pour Mme Benhabyles, les associations qui ont su préserver leur indépendance idéologique et financière et leur caractère républicain sont les seules à même d'accomplir pleinement leur rôle de sensibilisation. Pour sa part, le président de l'organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (ONASJ), M. Abdelkrim Abidat a souligné "la difficulté" de la mission qui incombe aux associations, indiquant que la jeunesse algérienne "sait faire la différence entre le discours neutre et le discours partisan". L'ONASJ qui active dans 48 wilayas tiendra sa première conférence dans la wilaya de Mila pour faire connaître le rôle du député et souligner l'importance des élections, a-t-il indiqué. De son coté, la présidente de l'Observatoire algérien de la femme (OAF), Mme Djaafri a insisté sur "l'importance" du mouvement associatif et des médias pour sensibiliser à l'importance des prochaines élections et "ancrer" les principes de citoyenneté en général. Elle a, dans ce sens, appelé à "encourager ces associations" à accomplir leurs missions dans tous les domaines, notamment en ce qui concerne la gestion des affaires de la société et de l'éducation des générations. Ces associations doivent sensibiliser la femme à l'importance de la participation aux prochaines élections, vu son rôle dans tous les domaines, a souligné la directrice de l'OAF, un organe consultatif du mouvement associatif. Pour sa part, la présidente de l'Association femme en communication, Mme Nafissa Lahrache a appelé à accorder des aides aux associations pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle et leur assurer des espaces pour les rassemblements. En dépit de la nouvelle loi sur les associations qui a réhabilité le rôle des associations en tant qu'espace de médiation entre les pouvoirs publics et les citoyens, la question de la sensibilisation est "une question qui intéresse partis et associations", a-t-elle ajouté. En Algérie, plus de 80.000 associations agréées dont plus de 1000 à caractère national activent dans différents domaines, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales. Dans son discours à la Nation le 15 avril dernier, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika avait insisté sur l'importance de la réhabilitation de la place des associations dans la société "en tant qu'espaces d'intermédiation et de médiation entre les citoyens et les pouvoirs publics". Il avait également appelé le mouvement associatif à "intensifier les initiatives, dans le cadre de leur mission". Dans son discours à la Nation le 23 février à Oran à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le président Bouteflika a souligné qu'"il appartient, en premier lieu, aux partis de mobiliser de larges franges du peuple et de gagner les voix des électeurs. Le mouvement associatif a, lui aussi, une part de responsabilité en assumant son rôle vital d'encadrement et de sensibilisation des citoyens à l'importance et à la portée du scrutin".