�Je suis r�volt�e par la situation actuelle de la soci�t� civile. J�ai fait un constat d��chec du r�le de celle-ci dans la soci�t�. Si nous avions une soci�t� civile et un mouvement associatif solide et s�il jouait son r�le, on aurait pas aujourd�hui des jeunes kamikazes et des harraga.� Ces propos sont d�une pionni�re du mouvement associatif, Mme Sa�da Benhabyles, pr�sidente du Mouvement f�minin de solidarit� avec la femme rurale. Rosa Mansouri- Alger (Le Soir)- Ayant trente ann�es de travail dans le mouvement associatif, Mme Benhabyles, qui participait hier � une table ronde organis�e par le Forum d� El Moudjahid sur �le r�le de la soci�t� civile dans la consolidation du processus d�mocratique�, a imput� l��chec des politiques publiques en mati�re de prise en charge des fl�aux sociaux � la soci�t� civile et au mouvement associatif. Elle tentera, toutefois,, de rectifier le tir et de s�expliquer sur ses propos, en mettant en garde contre l�exploitation politique et partisane des associations. �Nous allons vers un syst�me des organisations des masses et cela est une chose inadmissible�, ditelle. Haussant le ton, elle d�noncera �la cr�ation des associations cocotte-minute, qui sont fabriqu�es pour des missions exclusivement politiciennes�. Mme Benhabyles rencontre depuis une ann�e des probl�mes de financement des activit�s de son association. A moins que cette situation soit nouvelle pour elle, bon nombre d�associations n�ont compt� que sur les dons de leurs partenaires priv�s pour accomplir, tant bien que mal, leur mission envers les franges vuln�rables de la soci�t�. Les cooptations politiques existent certes dans le milieu associatif, mais peut-on autant reprocher aux associations de chercher des financements comme ils peuvent pour combler le d�ficit laiss� par les pouvoirs publics en la mati�re ? Le d�put� du Parti des travailleurs et vice-pr�sident de l�APN, M.Ta�zibt, qui a particip� �galement � ce d�bat, avec M. Khodja, un autre membre du S�nat, et un repr�sentant de l�organisation estudiantine Ugel, a rejoint l�analyse de Mme Benhabyles : �Le mouvement associatif ne doit pas �tre d�fini comme �tant des groupes qui d�fendent des int�r�ts partisans.� Il ne con�oit pas qu�un mouvement comme celui men� par Ferhat M�henni pour l�autonomie de la Kabylie demande � avoir un si�ge dans l�Union pour la M�diterran�e par exemple ou que des associations de d�fense des droits humains demandent �galement � si�ger dans les Nations-Unies, � c�t� des chefs d�Etat. De ce fait, on remarque le foss� existant entre la soci�t� civile et les pouvoirs publics jusque dans la confusion des r�les des uns et des autres. La soci�t� alg�rienne a, jusqu�� ce jour, jou� le r�le des institutions de l�Etat, que ce soit dans l��ducation, la sant� ou la promotion des droits. M. Khodja r�sume ainsi toute cette situation par l�absence d�une d�finition du r�le des associations dans la consolidation des acquis d�mocratiques, en inculquant la culture de la citoyennet�. �Il faut que le jeune Alg�rien se sente citoyen, qu�il ait des droits et des devoirs�, affirme t-il, soulignant que �le r�le des associations est d�encadrer cette jeunesse et de lui offrir un cadre organis�. �L�Etat doit prendre ses responsabilit�s, celle de veiller sur la jeunesse, les associations pour pouvoir et avoir le devoir de les contr�ler �, rel�ve-t-il.