OUZOU- Le président de l'Association des anciens du ministère de l'Armement et des liaisons générales (MALG), Daho Ould Kablia, a estimé dimanche à Tizi-ouzou, qu'il faut "avoir le courage de reconnaître les erreurs commises lors de la guerre de libération nationale, afin de pouvoir les expliquer et les dépasser". Intervenant lors d'une conférence qu'il a animée à la maison de la Culture Mouloud Mammeri sous le thème "Les accord d'Evian", M. Ould Kablia a expliqué que "étant l'oeuvre d'hommes, qui ne sont pas infaillibles, toute révolution comporte des points sombres qu'il faut aujourd'hui mettre à jour et expliquer en les plaçant dans leur contexte et en rappelant l'environnement qui a prévalu lors de leur déroulement". Le conférencier a considéré, à cet égard, que les anciens du MALG, du fait qu''ils ont eu à traiter pas moins de 10 tonnes d'archives, peuvent apporter une "vision objective" sur la guerre de libération nationale et s'exprimer sur certains évènements qui ont marqué cette période, tels que la "Bleuite", "le Congrès de la Soummam" ou "le complot des colonels". Il a toutefois déploré que des Algériens jettent aujourd'hui le "discrédit" sur cette révolution, en précisant que "ces points sombres de notre histoire ne doivent pas occulter le miracle du peuple algérien qui, avec peu de moyens, mais une grande conviction et patriotisme, a fait face à une armée aussi puissante que celle de la France". M.Ould Kablia a également dénoncé "les amalgames" créés par certains qui se sont mis à écrire sur la guerre de libération nationale et qui ne sont motivés, selon lui, que par "le scoop et par le souci de tirer la couverture à eux". A propos de la médiatisation du cinquantenaire de la signature des accords d'Evian par des candidats à la présidentielle en France, le conférencier a déclaré que cela "répond au besoin de leur campagne électorale", tout comme "l'utilisation de Harkis", a-t-il dit.