L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui coordonne les réserves de pétrole stratégiques des grands pays occidentaux, s'est dite jeudi "prête à agir" pour garantir l'approvisionnement du marché en pétrole mais n'a pas approuvé jusqu'ici le recours à ces stocks voulu par plusieurs Etats. A l'issue d'une réunion avec des experts des 28 Etats membres, la directrice exécutive de l'Agence Maria van der Hoeven a déclaré que le marché pétrolier s'est tendu ces derniers mois, les prix du pétrole brut sont à un niveau très élevé, et les prix de l'essence ont touché des niveaux records dans certains de nos pays membres ajoutant que l'AIE comme beaucoup d'autres, s'inquiète de l'impact de ces prix élevés alors que la reprise économique reste fragile". "L'AIE surveille attentivement les développements sur le marché et maintient des contacts étroits avec ses pays membres, pour échanger les vues sur la situation du marché pétrolier", a-t-elle poursuivi citée dans un communiqué. Sans commenter l'idée d'une remise sur le marché d'une partie des stocks stratégiques, elle a laissé entendre que les conditions pour le faire n'étaient pas encore réunies. "Comme nous l'avons dit à maintes reprises, l'AIE a été créée pour répondre à de graves ruptures de l'approvisionnement physique (en pétrole) et nous restons prêts à agir si les conditions de marché le justifient", a-t-elle souligné. L'AIE a ainsi réaffirmé la position de principe selon laquelle les stocks stratégiques pétroliers peuvent être utilisés pour résoudre d'éventuelles ruptures d'approvisionnement, alors que plusieurs de ses membres (Etats-Unis et Grande-Bretagne, soutenus par la France) ont proposé de puiser dans ces réserves afin de contrer la flambée des cours du brut. Depuis sa création en 1974 en réponse au premier choc pétrolier, l'AIE n'a décidé le recours aux réserves stratégiques de pétrole de ses pays membres qu'à trois reprises : lors de la guerre du Golfe en 1991, après l'ouragan Katrina en 2005 et pendant le conflit libyen de 2011. Les 28 membres de l'Agence, 22 pays d'Europe, les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud, détenaient au total 4,2 milliards de barils de pétrole dans leurs réserves stratégiques à la fin décembre.