L'Opep a réagi hier à la situation du marché pétrolier en annonçant qu'elle va faire son possible pour assurer la stabilité du marché après les ravages causés par l'ouragan Katrina dans le golfe du Mexique. Dans un communiqué rendu public hier, l'Opep, par la voix de son président, a indiqué qu'elle « discutera au cours de sa prochaine réunion en septembre 2005 de mesures supplémentaires qu'elle pourrait prendre dans l'étendue de ses moyens pour assurer autant que possible la stabilité des marchés mondiaux de l'énergie, en particulier la stabilité du marché du pétrole qui est importante pour la croissance économique ». Les dégâts occasionnés par l'ouragan Katrina ont amené l'Agence internationale de l'énergie à réagir aussi et à entrevoir la possibilité de déclencher son plan d'urgence pour compenser la perte de production pétrolière causée par l'ouragan. Selon son directeur cité par les médias, l'AIE est « prête à déclencher si nécessaire son plan d'urgence qui consiste à dire à ses Etats membres "Vous pouvez et même vous devez mettre sur le marché une partie de vos stocks stratégiques" ». Un peu plus tôt, le gouvernement américain a annoncé par la voix de son secrétaire à l'Energie que les Etats-Unis allaient puiser dans leurs réserves stratégiques pétrolières pour pallier les pertes. « Nous avons étudié la demande de puiser dans les réserves et elle a été approuvée », a précisé le responsable américain. C'est le président Bush en personne qui est habilité à libérer les réserves en cas de force majeure. La fermeture de centaines de puits de pétrole a occasionné un manque pour les raffineries. Et dans la région touchée, cinq raffineries ont été fermées. Mardi, dans un entretien accordé à l'APS, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré : « L'Algérie approuve une décision éventuelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de relever ses quotas de production afin de contribuer à calmer le marché pétrolier. » Pour le ministre, l'Opep souhaite un maintien de la croissance mondiale actuelle et « la meilleure manière de soutenir cette croissance est de marquer sa volonté à contribuer dans la production », même si très peu de pays membres de l'OPEP, à l'exemple de l'Arabie Saoudite, ont la capacité d'augmenter leur capacité de production. « A moyen et long termes, un maintien des prix à des niveaux élevés n'est pas dans l'intérêt de l'Opep, car cela va amener les pays grands consommateurs de pétrole à l'engagement de plus grands efforts dans l'exploration pétrolière dans les régions non-Opep, notamment dans les eaux profondes, et ce, à l'instar de ce qui s'est passé dans la mer du Nord après le "choc pétrolier" de 1973 où les prix élevés de pétrole se sont traduits par le développement des grands gisements pétroliers de la mer du Nord », a indiqué le ministre. « A titre d'exemple, durant l'année 2004, sur les 12 grands gisements pétroliers découverts à travers le monde, 9 ont été réalisés dans les offshore très profonds (au-delà de 1000 m) », a ajouté le ministre. « La conjugaison de ce facteur au recours aux énergies renouvelables est susceptible d'engendrer une dépendance de moins en moins importante des pays consommateurs par rapport au pétrole de l'Opep », selon le ministre. En milieu de journée, le brut à New York valait plus de 69 dollars le baril et le brent à Londres tournait autour des 66 dollars après le record des 70 dollars atteint en début de semaine.