Après une nette chute, mardi, liée à la dissipation des craintes sur les dégâts potentiels que pourrait causer l'ouragan Dean sur les infrastructures pétrolières du Mexique, les cours du pétrole brut enregistraient, mercredi matin, un rebond technique. Vers 10h00 GMT sur l'Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 21 cents à 68,90 dollars. Il a touché mardi un plus bas depuis la mi-juin, à 68,14 dollars. A la même heure sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre (nouveau contrat de référence) s'appréciait de 21 cents, à 69,55 dollars. Le contrat pour échéance en septembre s'était replié mardi à 68,76 dollars, un plus bas depuis le 28 juin. La chute des cours mardi s'explique par la dissipation des craintes sur les dégâts potentiels de l'ouragan Dean. L'ouragan est passé mardi de la catégorie 5 à la catégorie 2 en traversant la péninsule mexicaine du Yucatan, avec des vents qui atteignent encore 170 km/h. L'ouragan a, toutefois, contraint le Mexique à fermer ses trois ports pétroliers. L'évacuation lundi par la société nationale des pétroles mexicains (Pemex) de ses plate-formes dans la région représente une interruption de production de 2,7 millions de barils par jour. Même si la menace Dean semble être pour l'heure d'une moindre ampleur, les spécialistes s'attendent à ce que le cyclone retrouve de sa puissance au contact des eaux chaudes du golfe du Mexique. Selon les dernières estimations de trajectoires du National Hurricane Center de Miami, l'ouragan devrait balayer les sites d'exploitation pétrolière puis retoucher la terre ferme au Nord de Veracruz, cité coloniale historique de grande importance. Les opérateurs continuent de surveiller avec attention les développements climatiques, non seulement Dean, qui pourrait gagner en vigueur dans la baie de Campeche, mais aussi ses éventuels successeurs. "Il est probable que les cours ne tomberont pas plus bas désormais, même s'ils ont reculé sous l'important seuil psychologique de 70 dollars", estime par conséquent Victor Shum, analyste au cabinet Purvin and Gertz. Elément supplémentaire d'apaisement, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que Dean faisait peser sur l'approvisionnement pétrolier des menaces moins sérieuses que les cyclones Katrina et Rita en 2005. L'agence n'envisage pas dans l'immédiat de débloquer des stocks pétroliers d'urgence, préférant faire d'abord appel à la réserve stratégique américaine, puis à l'Opep. Dans ce contexte, le ministre du Pétrole du Qatar a indiqué que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole agirait si nécessaire pour alimenter le marché pétrolier au cas où Dean provoquerait des pénuries. Abdullah al-Attiyah, dans une interview à Reuters par téléphone, a cependant réaffirmé que l'approvisionnement et la demande étaient équilibrés sur le marché pétrolier et il n'était a priori pas nécessaire que l'Opep augmente sa production. Un nouvel état des stocks américains, qui sera publié mercredi comme chaque semaine, devrait montrer une baisse de 2,9 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis. Les stocks d'essence sont attendus en recul de 900 000 barils.