Les participants à la 2e conférence internationale du groupe des "Amis de la Syrie" ouverte dimanche à Istanbul, en Turquie, ont réitéré leurs appels à l'arrêt des violences et souligné leur soutien au plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a réaffirmé dans son discours devant les participants venus de plus de 74 pays, que l'initiative de la Ligue arabe demeurait la "référence centrale" pour le règlement de la crise syrienne, réitérant la position de l'Algérie contre toute intervention étrangère dans ce pays. "A Tunis, nous nous sommes quittés sur une conviction commune, celle de la nécessité d'une solution politique et celle également de la nécessité de retour des forces militaires dans leurs campements conformément d'ailleurs aux engagements du gouvernement syrien pris en novembre 2011 au terme d'un accord passé avec la Ligue arabe dont l'initiative pour un règlement de la crise syrienne demeure la référence centrale pour tous", a déclaré M. Medelci. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que le gouvernement syrien "vient de confirmer le 27 mars son accord aux propositions de Kofi Annan en six points", citant notamment celui de "l'arrêt effectif" de toutes les formes de violences armées par toutes les parties. "Cet accord qui doit être respecté a été salué par la communauté internationale et par le sommet de Bagdad de la Ligue arabe (tenu le 29 mars)", a-t-il ajouté. La Turquie, pays hôte, a par la voix de son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités face à la poursuite des violences en Syrie. M. Erdogan a estimé que la communauté internationale n'aura d'autre alternative que "de soutenir le droit des Syriens à la légitime défense" si le Conseil de sécurité de l'ONU ne réagit pas. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a également appelé à la fin des violences en Syrie, affirmant que "notre message doit être claire à ceux qui donnent des ordres et à ceux qui les exécutent, arrêtez de tuer vos citoyens". La Grande-Bretagne, représentée à cette conférence par son chef de diplomatie William Hague, a souligné la nécessité pour le gouvernement syrien d'appliquer le plan de Kofi Annan. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a appelé les participants à des mesures contraignantes pour mettre fin aux violences au titre du chapitre sept de la Charte des Nations unies. Egalement présent à Istanbul, le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu a souhaité la mise en œuvre par Damas du plan Annan. Du côté de l'opposition syrienne, le Conseil national syrien (CNS) dirigée par Burhan Ghalioun, a réclamé la reconnaissance de ce mouvement comme seul représentant des Syriens. Le CNS qui participe à cette conférence, a appelé samedi les participants à donner des armes à la dite Armée syrienne libre (ASL, opposition). Cette 2e conférence se déroule plus d'un mois après la première tenue le 24 février dernier à Tunis et qui a été sanctionnée par une déclaration qui préconise une solution politique à la crise, tout en soutenant les propositions de la Ligue arabe et en appelant à la "fin de toutes les violences". La réunion d'Istanbul se tient sans la participation de la Russie et de la Chine. L'Irak, pays voisin, et qui figurent également parmi les absents s'est prononcé s'est prononcé contre l'usage de la force ou l'envoi d'armes en Syrie, estimant que tout processus menant au renversement du régime syrien "aggraverait la crise dans la région". Sur le terrain, les violences se poursuivent en Syrie malgré l'acceptation par le gouvernement syrien du plan de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan. Au moins 16 personnes, dont huit soldats syriens, ont trouvé la mort dimanche dans des combats en Syrie entre militaires et des groupes armés, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Pour tenter de mettre fin à la crise syrienne, Kofi Annan a proposé un plan en Six points et qui préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement.